fit, "se vous vous en voléz
acquitter, il se fera." "
Mon
seigneur," respondit
Jehan,
"j’en feray mon plain pooir."
Ainsy se departy leurs parle
ment. Gisebert, qui ti
roit a mettre
Jehan Lion mal du
conte de Flandres,
ne
ne tendoit a autres
choses, s’en vint a
ses freres et leur dist: "Il est temps
mais que me vueilliéz
aydier en ceste besongne,
ainsy que freres doivent
aydier
l’un l’autre car
c’est pour vous que je
me combas. Je desconfi
ray
Jehan
Lyon sans cop
ferir et le mettray sy mal
du
conte qu’onques n’en
fut sy bien qu’il en sera
mal, quoyque je ne dye
ne monstre en ce parle
ment. Quant
tous les
navieurs seront venus
et
Jehan Lyon sa de
mande sy la
debatéz et
je me fainderay et main
tenderay a
monseigneur que, se
Jehan Lion vouloit
et
que loyaument s’en
voulsist acquiter, ceste
ordonnance se feroit. Je
congnoy bien
monseigneur:
d’autant ainçois qu’il
n’en viengne a son entente,
Jehan Lyon perdra toute
sa grace et luy osteray
son office et me sera donnee.
Et quant je l’auray, vous
l’accorderéz. Nous
fors et
puissans en
ceste
ville en
tre les navieurs: nul ne
nous desdira nos volentéz.
Et puis de
petit a petit
je meneray tel
Jehan Lyon qu’il sera tous rué juz.
Ainsy
en serons nous vengiéz
subtillement et sans
cop ferir." Tous ses freres
lui accorderent. Le parle
ment vint, les navieurs
furent appelléz. Et la re
moustrerent
Jehans Lyon et
Gisebert Mahieu la
voulenté du
conte et de
ce nouvel estatu qu’il
vouloit eslever sur les
navieurs du
Liz et de
l’Es
cault, laquelle chose sem
bla
a tous dure et trop
nouvelle. Et especialement
les
six freres Gisebert tous
d’un oppinion estoient plus
durs et plus contraires
que tous les autres.
Dont
Jehan Lion, qui d’eulx
tous estoit souverain et qui les
vouloit
tenir en amour
a son loyal pouoir en es
toit tout joyeulx et cui
doit que ce fust pour
lui
et c’estoit contre luy.
SHF 2-103 sync
Jehan Lyon rappor
ta les
responces
des navyeurs au
conte pb 74 r