le viconte de Rohan, le sire de
Ro
chefort, le sire de Raix, le sire de
Montauban, le sire
de Montfort,
le sire de Quintin, le viconte de
la Belliere et monseigneur Olivier du Gues
clin, conte de Longueville, pour
garder les issues et
entrees de
Bretaingne a tous ceuls qui s’estoi
ent ahers et conjoins
avecques moi,
tant de chevaliers, de prelas que
des bonnes villes, et sont mainte
nant tous rebelles, dont je suis
trop grandement courrouciéz
quant vous me trouvéz par leur
coulpe en bourde. Si vous diray,
monseigneur,
que vous feréz. Il est a present
au plein de l’iver que il fait froit
et mauvais hostoier :
vous venrréz
a
Vennes et la vous tenrréz jusques
en apvril ou au may et vous y
rafreschiréz et je ordonneray
aussi de vos
gens au plus bel que
je pourray et ilz passeront le
temps au mieulx que ilz pourront.
Et de toutes ces choses nous nous
revengerons a l’esté qui vient se
il plaist a Dieu."
Adonc respondi
le conte : "Dieux y ait part !" car il vit
bien qu’il
n’en pouoit avoir autre
chose. Si l’enmena le duc de Bretain
gne a
Vennes. Et a l’entrer dedans
les bourgois de la ville furent tous
appareilliéz qui s’en vindrent en
la presence du conte et lui distrent moult
doulcement : "Monseigneur, pour l’onneur
et la reverence de vostre haulte sei
gnourie et l’amour de vous, nous
ne vous mettons nul contredit a
entrer en
nostre ville, mais nous
voulons pour appaissier le peuple
car autrement vous ne
seriéz pas
trop bien asseur que vous nous
juréz sur Sainttes Euvangiles
que XV jours aprés ce que vous
en seréz requis, vous vous partiréz
de ceste ville et en feréz partir tous
les vostres. Et ne nous feréz ne con
sentiréz faire nul dommaige ne
moleste aucune." "Par ma foy," res
pondit
le
conte de Bouquingant, "je le
vous jure ainsi et le vous tenrray."
Et
aprés les seigneurs firent ilz
aussi jurer sur leurs foiz et sur
Sainttes Euvangilles de tenir
le
serement que le conte avoit fait.
Et ilz s’i accorderent legierement
et
faire le leur convenoit, se ilz ne
vouloient dormir aux champs.
Ainsi fut le
conte de
Bouquingant logié en la
bonne ville de Vennes.
Et fut son corps en l’ostel du duc,
un bien plaisant chasteau et fort
qui est dedans la ville et est nommé
La
Mote. Et tous ceuls de sa bataille
furent logiéz en la ville et es fors
bours.
Et le duc de Bretaingne s’en
vint logier a Susseniot et la se
tint, mais aucune fois il venoit
a
Vennes veoir le conte et avoient
aucuns parlemens ensembles.
Et puis s’en retournoit de la ou
il estoit parti. Le sire de Latimier,
le sire de
Silwastier, monseigneur Tho
mas de Persy,
monseigneur Thomas Tre
vet et l’avantgarde devoient estre
logiéz en la
ville
de Hennebont,
mais onques on ne leur voult ou
vrir les portes. Si les convint lo
gier aux champs et aux forbours
de la ville.
Monseigneur Robert Canolle,
monseigneur Hues de Carvalay, le sire
de
Silwarin et pluseurs autres
aussi
devoient estre logiéz en la
ville de Quinpercorentin mais
onques on ne leur
voult ouvrir
les portes. Et leur convint logier
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