tant que sans nombre. Et tousjours
lui croissoient gens de toutes pars.
¶Quant le
roy anglois fut ar
resté en
La Champestre en Thirasce comme vous
avéz ouy, et il sçot
de vray que le
roy son adversaire estoit a deux petites lieues de lui
en grant voulenté de combatre.
Si mist les seigneurs de
son ost assem
ble. Premierement le
duc de Brai
bant son cousin, le
duc
de Guerles,
le
marquis de Juilliers, le
marquis
de
Blanquebourch, le
conte de Mons,
monseigneur Jehan de Haynault,
messire
Robert d’Artois et tous les prelas
et barons d’
Angleterre qui avecques
lui estoient et a qui touchoit bien
la besoingne et
leur demanda com
ment et a son honneur il se pour
roit maintenir. Car son entencion
estoit de combatre, puisqu’il sen
toit ses ennemis si pres de lui.
Lors se
regarderent les seigneurs
l’un l’autre et prierent au
duc
de Braibant qu’il
en voulsist dire
son entencion. Si respondi le
duc qu’il estoit bien d’accort
du comba
tre, car autrement ne s’en pouoi
ent departir a leur honneur. Et
conseilla adoncques que on envoyast
heraulx pardevers le
roy de France pour accepter la journee de batail
le. Si en fut chargié un herault
qui estoit au
duc de Guerles pour
ce qu’il savoit bien parler françois.
Si fut informé de ce
qu’il devoit
dire, puis se parti d’illecques et
vint en l’ost françois droit au
roy
de France et a
son conseil. Si fist
son messaige bien et a point, disant
que le
roy d’Angleterre s’estoit ar
resté sur les champs pour attendre
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