ans plaine
puissance depar
le
roy d’Angleterre et le
paÿs de faire paix ou
donner tre
ves a leur voulenté. D’autre
part vindrent a
Bouloingne l’
evesque de Laon, le
duc de
Berry, le
duc de Bourgoingne et le
chancellier de France,
ayans aussi plaine puissan
ce depar le
roy
de France et
son conseil de faire paix aux
Anglois et
ordonner treves
a leur voulenté. Quant
toutes ces parties furent
assemblees a
Calaix et a
Boulongne, on souratten
di encores a
parlementer
pour le conseil d’
Espaigne qui n’estoit point venu, car
les
François ne vouloient
faire nul traittié que les
Espaignolz n’en feussent
encloz dedens. Finablement,
ilz vindrent depar le
roy
d’Espaigne et le
paÿs, ung
evesque, ung dyacre et deux
chevaliers. Or fut advisé
de toutes parties et pour
le plus sceur, pour tant
qu’ilz ne
se osoient aventu
rer bonnement l’un avecq
l’autre les seigneurs de
France aller a
Calaix et
ceulx
d’Angleterre venir a
Boulon
gne, que les parlemens et
traittiéz serroient assiz en my
chemin de
ces deux villes,
au dessus de
Wissant, a
un
villaige qu’on appelle Lolin
ghem. La vindrent toutes
les parties, et la furent
les
seigneurs et leurs consaulx
par pluiseurs journees par
lementant ensemble. Et
la estoit le
duc de Bretai
gne et le
conte de Flandres,
et la fut la grande tente
de
Bruges tendue, et don
na le
conte
de Flandres a
disner, en celle tente au
duc de Lancastre, au
con
te de Bouquinghem et aux
seigneurs d’
Angleterre, et
fut la l’estat
moult grant d’un
costé et de l’autre. Mais, tout
consideré et parlementé,
on n’y pot
onques trouver
nulle paix, car
François vouloient ravoir
Guynnes,
Callaix et toutes les autres
fortresses qu’ilz tenoient
a ce jour, deça la mer jus
ques a la
riviere de Geron
de, tant en
Normandie com
me en
Bretaigne, en
Poitou,
en
Xantonge et
la Rocelle,
laquelle chose
ne traittié
les
Anglois n’eussent jamais
fait, et par especial,
Guynes,
Calaix,
Chierbourg et
Brest
en Bretaigne. Si furent
sur ces traittiéz plus de
trois sepmaines
et pres
ques tous les jours parle
mentoient ensemble.
¶ En ce temps trespas
sa de ce siecle en la
duchié
de
Luxembourg en la
ville de Luxembourg le
gen
til duc Wincelant de
Boes
me, duc de Luxembourg et
de Brabant qui fut en son
temps noble, saige
et amou
reux. Et disoit adont que
le plus hault prince et
le mieulx enlangaigié, de
hault lignaige et noble
sang et qui plus avoit
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