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riche et marchande, et valoit III tans
que la cité de Constance. En celle vil
le de Saint Loup en Constantin
avoit
tres grant drapperie et grant foison
de riches bourgois. Et avoit bien en
la ditte ville de Saint Loup VIIM ou IXM
que bourgois que gens de mestier. Quant
le roy d’Engleterre fut venu asséz pres,
il se loga dehors, car il ne se vouloit
mie logier en la ville pour doubte
du feu. Si envoya ses gens devant, et
fu la ditte ville tantost conquise a
pou de fait, courue et robee. Ne il n’est
homme vivant qui peust penser le
grant avoir qui la fut trouvé, et la
grant foison de drapz qu’ilz trouverent.
Si en donnassent grant marchié, s’ilz sceus
sent a qui les vendre. Et moult y ot
d’avoir conquis qui point ne vint a
congnoissance. SHF 1-261 sync Quant le roy d’Engle
terre
et ses gens orent fait leur voul
lenté de la ville de saint Loup en Con
stantin
, ilz s’en partirent et prinsrent
leur chemin pour venir encore par
devers plus grosse ville trois fois, qui
s’appelle Caen
, et estoit pleine de gens,
richesces et de toutes marchandises et
de moult belles eglises, et par espe
cial, y a II grosses abbayes et riches,
l’une a l’un des bous de la ville et l’au
tre a l’autre bout. Et est l’une de Saint
Estienne
et l’autre de la Trinité. En celle
des dames doit avoir VIXX dames a
pleine prouvende. D’autre part, a l’un
des léz de la ville, si est le chastel, qui
est l’un des plus beaulx de toute Nor
mendie
. Et estoit capitaine adont un
bon chevalier de Normendie qui s’appelloit
messire Robert de Wargny
, et avoit avecque
lui en garnison bien trois cens Genne
vois
. Ou corps de la ville estoit le con

nestable de France et le conte de Tan
carville
, et grant foison de bonnes gens
d’armes. Si chevaucha le roy d’Engle
terre
celle part et remist ses batail
les ensemble, et se loga sur les champs
celle nuit a II petites lieues pres.
Et tousjours suivoit et costoiot sa
navie, et vint jusques a II petites
lieues pres de Caen, sur un havre que
on appelle Astrehen
. Jusques la et sus
la riviere de Ourne, qui cuert par
my Caen, la fist venir le conte de Ha
stindonne
, qui en estoit conduiseur et
patron. Le connestable de France et
les autres seigneurs qui la estoient
assembléz guettoient souffissaument
la ville de Caen celle nuit, et ne firent
mie trop compte des Anglois.
L’endemain au mattin, ilz s’armerent
et firent armer leurs gens et les
bourgois de la ville, et puis se trais
rent a conseil ensemble pour savoir
comment ilz se maintendroient. Si
fut adonc l’entencion et l’ordonnance
du connestable de France et du conte
de Tancarville
que nul ne vuidast
la ville, mais gardassent les portes,
le pont et la riviere et laissassent
les premiers faubours aux Anglois,
pour ce qu’ilz n’estoient point ferméz,
car encore seroient ilz ensonniéz
de garder le corps de la ville, qui n’estoit
fermé fors de la riviere. Ceulx de
la ville
disrent qu’ilz ne feroient mie
ainsi, et qu’ilz se trairoient sus les champs
et attendroient la puissance des An
glois
, car ilz estoient asséz fors pour
les combatre. Quant le connestable
oÿ leur bonne voulenté si respondi: "Ce
soit ou nom de Dieu, et vous ne vous
combatréz point sans moy et sans mes genspb 131 r