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Besançon 865
Codicological description
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pb 120 rCXX

ceulx qui le plus estoient uséz d’armes:
"Ilz ont fait une follie de passer une ri
viere sans gué et aler courir une gros
se ville et entrer ou paÿs et retourner
ou pas par ou ilz avoyent passé, et non
garder le pas jusques a leur retour, ce
n’est pas emprise faitte de saiges gens
d’armes qui veullent venir a bon chief
de leur besoingne a faire ainsi, et pour
ce que oultrecuidiéz ilz ont chevauchié,
leur en est il mal prins." SHF 2-312 sync L’ordonnance
que le conseil du roy de France fist pour
entrer en la conté de Flandres apres
ce que les passaiges furent clos.
Ceste chose se passa, on le mist en ou
bliance, et Phelippe d’Artevelle se depar
ty de Bruges et s’en vint a Yppre ou il fut
recueilliz a grant joye. Et Pietre du Boys
s’en vint a Commines, ou tout le plat paÿs
estoit assembléz et la entendi aux be
soingnes et fist toutes les ays du pont
de Commines descheviller pour estre tan
tost se il besoingnoit deffait, mais
encores ne voulst il mie le pont con
dempner de tous poins pour l’avan
taige de ceulx du plat paÿs recueillir
qui passoient tous les jours leurs
bestes a grant foyson et mettoyent oul
tre le Lis a sauveté. Si en estoit le paÿs
sy chargiéz que a grant merveilles.
Ce propre jour que Phelippe d’Artevelle vint
a Yppre, vindrent les nouvelles comment
au pont a Menin les Françoys avoient
perdu et le Halzez avoit esté presques
attrappéz. De ces nouvelles fut Phelippe
tous resjouys et dist en riant pour
rencouragier ceulx qui deléz luy es
toyent: "Par la grace de Dieu et le bon
droit que nous avons, tous les autres
venront a celle fin, ne jamaiz ce roy jeu
nement conseilléz selon ce qu’il est d’aa

ge se il passe la riviere du Lis ne retour
nera en France." Phelippe d’Artevelle fut cinq
jours a Yppre et prescha en plain mar
chié pour rencouragier son puepple et
tenir en leur foy et leur remonstra com
ment le roy de France sans nul tiltre de
rayson venoit sur eulx pour eulx destrui
re: "Bonnes gens", dist Phelippe, "ne vous esba
hiéz point se ilz viennent sur vous. Car ja
n’auront puissance de passer la riviere
du Lys. J’ay fait tous les pas bien garder, et
est ordonné a Commines Pietre du Boys atout
grant gent, qui est un loyal homme et qui
aime l’onneur de Flandres, et Pietre le Mutre
est a Warneston. Car tous les autres
passaiges dessus la riviere du Lis sont
rompus, ne il n’y a passaige ne gué fors
a ces deux villes la ou ilz puissent pas
ser. Et sy ay ouy nouvelles de noz gens
que nous avons envoyéz en Angleterre. Nous
aurons temprement un tresgrant confort
des Angloys. Car nous avons bonnes alian
ces a eulx. Sy vivéz loyaulment en cel espoir.
Car l’onneur nous demourra et tenéz ce que
vous avéz juré et promis a moy et a la bon
ne ville de Gand, qui tant a eu de peine
pour garder et soustenir les droitures
et les franchises des bonnes villes de Flan
dres. Et tous ceulx qui veullent demourer
deléz moy ainsi comme ilz ont juré, lieement
lievent la main vers le ciel en signiffiant
loyaulté." A ces mots ceulx qui estoient ou
marchié et qui ouy l’avoyent, leverent la
main amont et le asseurerent que tous de
mourroyent deléz luy. Adonc descendy
Phelippe de l’eschafault ou il avoit preschié
et s’en vint a son hostel et se tint la tout
ce jour. A l’endemain il monta a cheval
a toute sa route et s’en vint vers Audenar
de, ou le siege se tenoit qui point ne se def
faisoit pour nouvelles qu’ilz ouyssent, pb 120 v