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pb 128 v

boys de Vinciennes, et aussi le chastel du
Louvre et toutes les fortes maisons d’en
viron Paris adfin qu’ilz n’en peussent
jamaiz estre grevéz quant un de leur
route qui cuidoit trop bien dire, mais il
parla trop mal si comme il apparut
depuis, dist: "Beaulx seigneurs, abstenéz
vous de ce faire tant que nous verrons
comment l’affaire du roy nostre sire se por
tera en Flandres. Ce ceulx de Gand vi
ennent a leur entente, si comme on
espere bien qu’ilz y venront, adonc se
ra il heure du faire et temps asséz, ne
commançons pas chose dont nous nous
puissions repentir." Ce fut Nicholas le
Flament qui dist ceste chose cy, et par ces
te parolle la chose se cessa a faire des Pa
risiens et tel oultraige, mais ilz se te
noient en Paris pourveuz de toutes ar
meures aussi bonnes et aussi riches com
me se ce feussent bien grans seigneurs,
et se trouvoyent arméz de pié en cap
comme droittes gens d’armes, plus de
XXM et plus de XXXM maillez, et faiso
yent ouvrer les Parisiens nuit et jour
les heaumiers, et achatoient les har
noys de toutes pieces tout ce que on leur
vouloit vendre. ¶ Or regardéz la grant
deablie que ce eust esté se le roy de Fran
ce eust esté desconfis en Flandres et la no
ble chevallerie qui estoit avecques luy
en ce voyaige. ¶ On puet bien croirre
et ymaginer que toute gentillesce et
noblesce eust esté morte et perdue en
France et tant bien es autres paÿs, ne
la Jaquerie ne fut oncques sy grande
ne sy horrible qu’elle eust esté, et pareil
lement a Reins, a Chaalons, et sus la
riviere de Marne les villains se reve
loyent et menaçoient ja les gentilzhom
mes et dames et leurs enffans qui es

toient demouréz derriere, aussi bien
a Orliens, a Bloys, a Rouen, en Norman
die et en Beauvoisis leur estoit le de
able montéz en la teste pour tout oc
cirre se Dieu proprement n’y eust pour
veu de remedde, ainsi que vous or
rés recorder ensuivant en l’istoire.
SHF 2-329 sync Quant ceulx de la chastellerie de
Cassel, de Berghes, de Bourbourc,
de Gravelines, de Furnes, de Dunequer
que, de Propringhe, de Tourout, de Bail
luel et de Messines orent entendu
que ceulx de la ville d’Yppre s’estoient
tournéz françoys et avoient rendue
leur ville et mis en l’obeyssance du
roy de France, qui bellement les avoit
prins a mercy, sy furent tous effrayéz
et reconfortéz aussy, quant ilz orent
bien ymaginé leurs besoingnes, car
toutes ces villes, chastelleries, bailli
aiges et mairies pristrent leurs
cappitaines et les lierent bien et fort
qu’ilz ne leur eschappassent, lesquelz
Phelippe d’Artevelle avoit prins et seméz
ou paÿs et les admenerent pour com
plaire au roy et le appaisier envers
eulx sur le mont d’Yppre, et luy dirent
criant mercy et a genoulx: "Nobles
roys, nous nous mettons noz corps,
nos biens et les villes ou nous demour
ons en vostre obeyssance, et pour vous
monstrer plus a plain le service et
recongnoissance que vous estes nostre
droitturier seigneur, veéz cy les cap
pitaines lesquelz Phelippe d’Artevelle nous
a bailléz, depuis que par force non
autrement, il nous fist obeyr a luy,
sy en pouéz faire vostre plaisir, car ilz
nous ont mené et gouvernéz a leur
entente." Le roy de France fut conseil
léz de prandre toutes ces gens des seipb 129 r

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