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pb 129 rCXXIX

neuries dessus dittes a mercy par
my un moyen qu’il y ot que ces chas
telleries et les terres et villes dessus
nommees payeroient au roy pour ses
menuz fraiz LXM frans et encores es
toient reservéz tous vivres, bestial
et autres choses que on trouveroit
sus les champs, mais on les asseu
roit de non estre ars ne prins. Tout
ce leur souffisy grandement et re
mercierent le roy et son conseil, et
furent moult liéz quant ilz virent
que ilz pouoyent ainsi eschapper. Mais
tous les cappitaines de Phelippe qui furent
la admenéz, passerent parmy estre
decouléz sus le mont d’Yppre. De tou
tes ces choses, ces traittiéz et ces appay
semens on ne parloit en riens au
conte de Flandres, ne il n’estoit mie ap
pelléz au conseil du roy ne nul homme
de sa court, s’il lui en anuioit je n’en
puis mais, car tout le voyaige il n’en
ot autre chose ne proprement ses gens
ne ceulx de sa route ne de sa bataille
ne se osoient desrengier ne desrouter
de la bataille sus ele ou ilz estoient mis
par l’ordonnance des maistres des ar
balestriers, pour tant qu’ilz estoient
Flamens. Car il estoit ordonné et com
mandé depar le roy et sur la vie que
nul en l’ost ne parlast flament ne
portast baston a virolle. SHF 2-330 sync Comment
le roy de France se party d’Yppre et com
ment Phelippe d’Artevelle et les Flamens
s’appareillerent pour eulx combatre.
Quant le roy de France et tout l’ost,
avantgarde et arrieregarde,
orent esté a leur plaisir sus le mont
d’Yppre et que on y ot tenuz plusieurs
marchiéz et vendu grant planté de
bustin a ceulx de Lisle, de Douay, de Tour

nay et a tous ceulx qui achater les vou
loyent, ou ilz donnoyent un drap de Wervy,
de Messines, de Propringhe et de Commi
nes pour un franc. On estoit la revestu
a trop bon marchié, et les aucuns Bretons
et autres pillars qui vouloient plus
gaingner, s’accompaignoient ensem
ble et chargoyent sus chars et sus che
vaulx bien emballéz de nappes, touail
les, toilles, coutis, or, argent en plats
et en vaisselle, se ilz le trouvoient, et puis
l’envoyoyent en sauf lieu oultre le Lis
ou par leurs varléz en France. Adonc
vint le roy a Yppre et tous les seigneurs,
et se logierent en la ville, ceulx qui lo
gier s’y porent. Sy s’i refreschirent IIII
ou V jours. Ceulx de Bruges estoient bien
infourméz du convenant du roy com
ment il estoit a sejour a Yppre et que tout
le paÿs jusques a Gravelines en derrie
res luy se rendoit et estoit renduz a luy.
Sy ne savoient que faire, d’envoier trai
tier devers le roy ou du laissier, toutef
foiz tant que pour ce terme ilz le laissie
rent, et la chose principalle qui plus
les enclina a ce faire d’eulx non rendre,
ce fut qu’il y avoit grant foyson de gens
d’armes de leur ville, bien VIIM, avecques
Phelippe d’Artevelle au siege d’Audenarde, et
aussi en la ville de Gant estoyent en hos
taige des plus nottables de Bruges plus
de cinq cens chiefs, lesquelz Phelippe d’Artevel
le y avoit envoyéz quant il prist Bruges
a celle fin qu’il en feust mieulx sires et
maistres. Oultre, Pietre du Boys et Pietre
le Vintre estoient la, qui les reconforto
yent et leur remonstroyent en disant:
"Beaulx seigneurs, ne vous esbahyssiéz mie
se le roy de France est venuz jusques a Yp
pre. Vous sçavéz comment anciennement
toute la puissance de France, envoyee du pb 129 v

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