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pb 150 rC L

et mourut depuis au chief de cinq
jours et aussy firent cinq de ses es
cuiers. Ainsi ala de ceste adventure.
SHF 2-377 sync Tousjours se tenoit le siege de
vant Yppre et grans et fors
et y faisoyent les Angloys et les Fla
mens, qui seoyent devant, plusieurs
assaulx et trembloyent moult
ceulx de la ville. Le conte de Flan
dres, qui se tenoit a Lisle, n’estoit pas
bien asseur de ce cousté la que Yppre
ne feust prinse. Car Angloys sont
soubtilz, et si leur pouoit venir d’An
gleterre grant confort sans nul
empeschement de Calais par les
garnisons qu’ilz avoyent prins
en venant leur chemin. Voirement
eussent ilz eu grant confort d’Angle
terre s’ilz voulsissent ou daignassent,
mais ilz a ce commancement n’acomp
toyent que un petit a la puissance
de Flandres ne de France. Et se tenoy
ent plusieurs haulx barons d’An
gleterre sus les marches de Douvres,
d’Exsesexs, de Zandvich et de la conté
de Kent tous appareilléz pour passer
la mer et arriver a Calays et venir
aydier leurs gens, mais ques ilz en
feussent signiffiéz. Et estoient bien
mille lances et deux mille archiers
qui se tenoient sus les frontieres
que j’ay dittes, desquelles gens d’ar
mes messire Guillaume de Beauchamp
et messire Guillaume de Windesore
marescaulx d’Angleterre estoient
cappitaines depar le roy et tout son
conseil. Et pour celle cause perdy le
duc de Lancastre en celle sayson a fay
re son voyaige en Portingal. Car tou
te Angleterre estoit trop plus encline,
si comme je vous ay dit cy dessus en l’istoire

a l’armee de l’evesque de Nordvich que
a celle du duc de Lancastre. Le conte de Flan
dres savoit bien toutes ces besoingnes et
ces incidences comment elles se portoient
tant en Angleterre comme devant Yp
pre, sy s’avisa qu’il y pourverroit de
remedde a son loyal pouoir. Bien sup
posoit que le duc de Bourgoingne esmou
vroit le roy de France, et le roy et les ba
rons du royaulme a venir bouter hors
les Angloys de la conté de Flandres et
du paÿs qu’ilz avoyent en l’annee de
vant conquise, et pour ce qu’il sa
voit bien que les mandement de Fran
ce sont si longtaings et les seigneurs
qui doivent servir le roy, de si longtaines
marches que moult de choses pueent
avenir ainçoys qu’ilz soyent tous venuz,
sy s’avisa ainsi qu’il envoyeroit devers
l’evesque du Liege, messire Arnoul de
Horne, qui estoit bon Urbanistre, affin
qu’il venist devant Yppre a traittier
aux Angloys qu’ilz se voulsissent deslo
gier de la et traire autre part. Car il a
voit tresgrant merveille qu’ilz lui de
mandoient quant il estoit tresbon Ur
banistre et la conté de Flandres aussi,
ainsi que tout le monde le savoit. Tant
exploitta le conte de Flandres par moy
ens et par soubtilz traittiéz que l’evesque
du Liege vint en Haynault et passa a
Vallanciennes et ala a Douay et puis
a Lisle et parla au conte qui l’infourma
de tout ce qu’il vouloit qu’il deyst. Adonc
vint l’evesque du Liege devant Yppre,
ou l’evesque de Nordvich et les Angloys
et ceulx de Gand seoyent, qui le receu
rent et recueillirent lieement et l’ouy
rent voulentiers parler. SHF 2-378 sync Du grant man
dement que le roy de France fist en en
tencion de lever le siege d’Yppre, et de pb 150 v

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