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pb 27 rXXVII

il parla des Blancs Chapperons, on commença
a murmurer, et bien s’apparceust que c’e
stoit pour celle cause. Adonc leur pria
il que ilz se trayssent tout bellement
et en paix en leurs maisons⁷⁹. ¶ A ces coups
il descendy, et toutes ses gens partirent
du marchié et se retrayrent a leurs hostelz.
Maiz je vous dy que les Blancs Chapperons
furent ceulx qui premiers vindrent
et qui derrainement s’en partirent. Et
quant le conte passa parmy eulx, ilz
soubzrirent et moult fellement le regar
derent, ce lui sembla, et ne le daignerent
oncques encliner, dont il fut moult me
rencolieux, et dist depuis a ses chevaliers, quant
il fut retraiz a son hostel a la Posterne:
"Je ne venray pas aysieement a mon entente
de ces Blancs Chapperons, ce sont male
gent et forconseilléz. Le cuer me dit que
la chose n’est pas encores ou elle sera,
ad ce que je puis apparcevoir, elle se
taille bien que moult de maulx en nais
sent encores⁸⁰. Pour tout perdre, je ne les
pourroye veoir ne souffrir en leur or
gueil et mauvaistié."
SHF 2-130 sync Ainsi fut le conte de Flandres a
Gand en celle sepmaine IIII jours,
et au Ve s’en party a celle foiz que oncques
puis n’y retourna, et s’en vint a Lisle,
et la s’ordonna pour la yvrener. A son
departement de Gand, a peines prist il
congié a nulluy, et s’en party par mau
talent, dont les pluseurs de le ville s’en
comptenterent mal et disoient que
il ne leur feroit jamais bien ne jamais
ne l’ameroyent ne lui aussi eulx par
faitement ainsi que il avoit fait autrefoiz,
et que Ghisebrest Mahieu et ses freres
et le doyen des menuz mestiers le honnis
soient et le fourconseilloient de ce que
si soubdainement et sans amour il
estoit partis de Gand. Jehans Prouniaulx,

Rasse de Harselle, Pietre du Bos, Jehan Boulle
et les cappitaines des mauvaiz estoient
touz liéz et semoyent parolles et faisoient
semer aval la ville, maiz que li estéz re
venist, le conte ou ses gens briseroyent
la paix, et que on avoit bon mestier que
on feust sus sa garde et pourveuz de blefz,
d’avoines, de chars, de sel et de toutes pour
veances. Car ilz ne veoient en leur paix
nul sceur estat⁸¹. Si se pourveyrent ceulx
de Gand grandement de blefs et de toutes
autres choses a eulx appartenant, dont
le conte, qui en fut infourméz, avoit grant
merveilles, ne de qui ilz se doubtoyent. Au
voir dire et considerer, on se puet de ces
parolles que je dys et ay dittes en devant
esmerveiller comment ceulz de Gand se
dissimuloient et estoient dissimulé trés
le commencement. Ly riche, ly saige
et li notable homme de la ville ne se pou
oient mie excuser au commencement
de ses haynes, se ilz voulsissent bien a certes.
Car, quant Jehan Lyon commença a mettre
les Blancs Chapperons avant, ilz l’eussent
bien debatu, se ilz voulsissent, et envoyé
contre les fosseeurs de Bruges autres
gens qui y eussent aussi bien exploittié
que ly Blanc Chapperon. Maiz ilz les souf
frirent, pour tant que ilz n’en vouloient
mie estre nommé ne renommé, et se vouloient
bouter hors de la presse, et tout ilz faisoient
et consentoient, dont chierement depuis
le comparerent tous les plus riches et
les plus saiges. Car tant laissierent ces
folles gens couvenir, que ilz furent sei
gneury par eulx, ne ilz n’osoient plus parler
de chose que ilz voulsissent dire ne faire⁸². La
rayson que ceulx de Gand y mettoient estoit,
car ilz disoient que pour Jehan Lyon ne
pour Ghisebrest Mahieu ne pour leurs
lygnaiges ne pour leurs guerres ne en
vies ilz ne se feussent jamaiz enssoingniéz pb 27 v

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