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Besançon 865
Codicological description
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pb 327 v

seil ou on vous envoye, cela est verité. Mais
je le vous dy pour tant que ne me sçay
a qui complaindre fors a tous ceulx du
royaulme de France qui par cy passent."
Dont respondi messire Gaultier de Pas
sac et dist: "Sire vostre parolle est veritable
de ce que vous dittes, que pour nous on
n’en feroit riens ne du prendre ne du
donner. Car voirement ne sommes nous
pas du conseil du roy, on s’en garde bien!
Nous alons ou on nous envoie. Et mon
seigneur de Bourbon qui est nostre souverain
et oncles du roy, si comme vous sçavéz, doit
tantost faire ce chemin en alant ou en
retournant. Si luy en pourréz remons
trer voz besoingnes, car il est souverain
seigneur et par luy en pourréz avoir
toutes adreces. Et Dieu vous puisse ren
dre le bien et l’onneur que vous nous
avéz fait, car nous nous en regracie
rons au roy de France et a son conseil,
nous retournéz en France, et a monsei
gneur de Bourbon souverainement qui
est nostre maistre et nostre cappitaine, et que
nous verrons avant que le roy et le con
seil de France" A ces mots fut le vin apporté.
On beut. Adonc ces chevaliers prindrent congié
au roy. Il leur donna doulcement, et puis
leur fist presenter a leur hostel chascun
un moult bel present, dont ilz eurent
grant joye. Ainsi passerent ces gens
d’armes parmy le royaulme de France
et vindrent au Groing et demanderent ou
ilz trouveroient le roy. On leur dist que
il s’estoit tenuz un grant temps ou Val d’O
lif, mais on penssoit que il estoit a Bru
ges en Espaigne, car se faisoient ses pour
veances. Dont prindrent ilz le chemin de
Gallice; il n’y faisoit pas sain, car les An
gloys estoit trop avant sur le paÿs. SHF 3-152 sync Nou
velles vindrent au roy de Castille, que

grant secours luy venoit de France,
plus de deux mille lances. Si en fut
tout resjouy et se party du Val d’Olif, et
s’en vint a Bruges et chevauchoit a
plus de six mille lances. Or vindrent
ces gens d’armes a Bruges et la envi
ron et se logierent sus le paÿs, et tous
jours venoient gens. Messire Guillaume
de Lingnac, et messire Gaultier de Pas
sac s’en vindrent devers le roy a son pa
lais, lequel les receut lieement et doul
cement, et les complaingny de la pein
ne et du travail si grant que ilz avo
ient pris pour l’amour de lui et pour
luy venir servir. Ces chevaliers en enclinant
le roy de Castille respondirent et dis
trent: "Sire, mais que nous puissions
faire service qui vous vaille, nostre pei
ne et travail seront bientost oubliéz.
Mais il nous fauldra avoir conseil
et advis l’un par l’autre, comment nous
nous tendrons: ou se nous chevauche
rons sus les annemys, ou se nous guer
rirons par garnisons tant que mon
seigneur de Bourbon soit venuz. Sy
mandéz messire Olivier du Glay Aquin,
nous sçavons bien que il est en ce paÿs,
messire Pierre de Villaines, le Barroys
des Barres, Chastelmourant et tous
les compaignons de dela qui ont hanté
celle contree que nous n’avons, car
ilz y sont venuz devant nous. Si nous
conseillerons et parlerons ensemble,
et ferons, se Dieu plaist, tant parmy
le bon advis de l’un et de l’autre que vous
et vostre royaulme y aréz prouffit et hon
neur." Dist le roy: "Vous parléz loyaul
ment et saigement, et je le vueil." Adont
furent mis clercs en oeuvre et lettres
escriptes a pouoir et messaiges envoyéz
en plusieurs lieux ou les chevaliers se tenoient espanduzpb 328 r