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pb 390 v

yent party. Ainsi ala de ceste adventure.
Et ot le duc de Guerles ceste premiere
buffe et ce premier dommaige, dont il
fut moult courrouciéz quant il le sceut,
mais il vint tantost la atout grant gent
d’armes, et y cuida moult bien trouver
les Françoys. Sy fist remparer le lieu
et repourveoir d’autres gens d’armes
qui furent depuis plus dilligens de gar
der la ville que ilz n’avoient ou eussent
esté en devant. Ainsi advient des adven
tures d’armes: l’un part une foiz et l’autre
une autre.
Moult fut la duchesce de Braibant et
tous ceulx de son paÿs grandement
resjouys de ceste adventure, et y acquistrent
messire Guillaume de la Tremouille et
messire Servaiz de Merande grace, et adonc
distrent ilz parmy le paÿs communement
que, a l’esté qui venoit, sans nulle faul
te ilz yroyent mettre le siege devant la
ville et ne s’en partiroient, sy l’auroient,
car ilz se trouveroient gens asséz pour
tout ce faire. ¶ Quant le duc de Bour
goingne ot ouy les nouvelles comment
ses gens, qui estoient en garnison en Brai
bant, se portoient bien, il en ot grant joye.
Et pour eulx encores mieulx encoura
gier et donner bonne voulenté, il escrip
soit souvent a messire Guillaume son
chevalier. ¶ Ainsi se tindrent ilz la tout cest
yver grandement bien, gardant leur
frontiere; ne aussi ilz n’y prindrent point
la de dommaige, et aussi les villes ne les
chasteaulx, depuis la prinse de Scraule,
furent plus soingneux de eulx bien gar
der que ils n’eussent esté en davant. SHF 3-242 sync Or
vous vueil je recorder de une autre empri
se que Perrot le Bernoys fist en Auvergne
ou il ot grant prouffit, et par quelle

incidence il le mist sus. Je le vous diray
tout au long de la mateire.
Avenu estoit en celle propre annee
et sayson environ la moyenne
de may que aucuns compaignons ad
ventureux environ XL lances estoient
party et yssus hors de Challusset que
Perrot le Bernoit tenoit; et sciet ceste
forteresce en Lymosin. Ces compaignons
a l’aventure couroyent en Auvergne
et avoyent un escuier gascoing a cap
pitaine qui s’appelloit Garonnet de La
durant, appert homme d’armes dure
ment. Et pour ce que le paÿs a esté et
estoit tousjours en doubte pour ces
gens, sus les frontieres de Bourbonnois
se tenoit depar le duc de Bourbon un sien
chevalier vaillant homme aux armes qui
s’appelloit messire Jehan Bonne Lance,
gracieux et amoureux chevalier, et qui
grant couraige avoit de lui avancier.
Entendy que les Angloys chevaucho
ient; il demanda quelle somme de gens
ilz estoyent. On lui dist que ilz estoient
environ XL lances. "Pour XL lances", dist
il, "n’avons nous garde. J’en vueil
mettre autretant a l’encontre." Lors se departy
il du lieu ou il estoit, car sa plus grant
charge de gens d’armes se tenoient de
vant moult Ventadour, et tousjours
pour trouver armes, car il les desiroit,
frontioit il a XL ou a L lances les fron
tieres de Limosin, d’Auvergne et de Bour
bonnoys. Il se mist a l’adresce ad ce que
il avoit de gens. La estoient avecques
luy messire Loÿs d’Aubiere, messire Loÿs
d’Açon et le sire de Saint Aubisse, et pris
trent les champs sans tenir voyes ne
chemins, car bien congnoissoyent le
paÿs, et s’en vindrent sur un pas ou il couvenoitpb 391 r

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