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pb 393 r

nous mettrons et cueildrons tout
ensemble et puis yrons celle part."
Comment Geronnet de Maudurant
s’en retourna lui XIIe de compaignons
en moult Ferrant et comment Per
rot Bernois atout bien IIIIC lances
se mist au chemin de Montferrant
et comment il ne voulst entrer
en la ditte ville se il n’y entroit par
la porte.
Sus cest estat que je vous dy se
ordonna Perrot de Bernois
et manda aux cappitaines des fors
plus prouchains que ilz tenoient
tout son fait et la voulenté de son em
prinse, et assist sa journee a estre a On
sach en l’eveschié de Cleremont, asséz
pres de la, duquel Olin Barbe, un grant
pillart gascoing estoit cappitaine. Tant
s’assemblerent a Onsach les compaig
nons de sept fors tous angloys et se
trouverent largement quatre cens
lances et tous bien montéz, et n’avoient
que six lieues a chevauchier. Et le pre
mier des cappitaines qui vint a Onsach,
ce fut Perrot de Berne pour monstrer
que l’emprinse estoit sienne et advi
ser les compaignons. SHF 3-245 sync Le jour devant
que ilz furent tous assembléz et conseil
lié, l’un parmy l’autre, parmy l’infour
macion que Garonnet de Maudurant
leur avoit dit, fait et monstré a quelle
heure ilz venroient, ce Geronnet, luy
XIIe de compaignons, vestuz en hatit de
gros villains marcheans en cottes de
bureaulx, et chascuns menans chevaulx
de harnoiz tous vuiz atout bas, selon
l’usaige que ilz ont ou paÿs, se departi
rent d’Onsach devant l’aube du jour et
se mistrent au chemin vers Montferrant,

aroutéz leurs chevaulx comme marchans
voitturiers. Et entrerent environ nonne en
la ville de Montferrant. On ne s’en prinst
point garde quelz gens ilz estoient, car
jamaiz on n’eust adeviné que ce feussent
pillars ne robeurs, mais marchans qui
venissent la a la foiz pour cueillir et acha
ter draps ou touailles. Et disoient que ilz
estoient de devers Montpellié et oultre, et
venoient la en marchandise, car la foire
y devoit estre, et ja y avoit grant foison
venuz des marcheandises des villes et ci
tés la environ. Sy se trayrent Geron
net et les siens a l’ostel de la Couronne et
establerent leurs chevaulx et pristrent
une belle chambre pour eulx, et la se tin
drent tous quoys sans aler aval la ville,
affin que on ne se parceust de leur malice.
Et pensserent ce jour bien de eulx, car
ilz supposoyent que ilz ne payeroyent point
l’escot.
Quant ce vint sus le soir, ilz s’ensonnie
rent trop grandement entour leurs
chevaulx et faisoient entendant a l’oste
et a l’ostesce et aux varléz de l’ostel que leurs
chevaulx estoient durement travailliéz
et que il les couvenoit aysier. Et se pour
veyrent trop grandement de chandelles,
ne on ne les en pouoit assovyr. Et ne se
vouloyent aler couschier, mais beuvoyent
en leur chambre et menoyent grant vie.
L’oste et l’ostesce et tous ceulx de l’ostel par
annuy alerent couschier et les laissierent
faire leur voulenté, et n’avoyent nulle
souspeççon. Or vous diray de Perrot le Ber
noys et de sa route. Ce propre jour, sus le
soir, ilz se departirent d’Onsach, et estoient
sept cappitaines, tout premierement Per
rot le Bernoys tout souverain, et puis le
bourch de Copane qui s’appelloit Arnauldon, pb 393 v

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