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cappitaines qui avoyent esté a Montfer
rant prendre n’estoient en nul traittié
envers eulx, et que la ville ilz ne l’avo
ient pas prinse, frauduleusement
emblee ne eschiellee, mais y estoient
entréz par la porte, laquelle on ouvry
a l’encontre de leur venue, et que quant
ilz seroient en traittié juré et sellé en
semble, ilz le tenroyent de leur partie
bien et loyaulment, mais ilz n’avoient
pas entencion que ilz s’y deussent enco
res mettre. Sy demoura la chose en
cest estat, et n’en porent les seigneurs
autre chose ravoir. Messire Pierre de
Giac ploura ce qu’il avoit perdu, et les
hommes de Montferrant se reançon
nerent au plus bellement que ilz peu
rent. Ainsi advint de ceste adventure.
SHF 3-252 sync Comment le duc de Berry fist les nop
ces de son filz et de sa fille a madame
Marie de Berry , et du filz au conte de
Bloys et du duc de Berry et de son filz
qui furent vefves et comment le con
te d’Estampes fut envoyéz devers le
duc de Bretaigne pour traittier a
luy de paix et des responces qu’il fist.
En l’an de l’incarnacion Nostre Seigneur
mil IIIC IIIIXX et six, ou moys d’aoust
se departy le conte Guy de Bloys et la
contesse Marie sa femme bien accom
paignéz de chevaliers et d’escuiers, de dames
et de damoyselles et en bon arroy et bien
ordonné de la ville de Bloys et se mis
trent au chemin pour venir en Berry,
et emmenerent avecques eulx Loÿs
leur jeune filz qui l’annee devoit avoir
fianciee Marie, fille au duc Jehan de
Berry. Et estoient l’entencion du conte
de Bloys et de la contesse que, eulx venuz
a Bourges en Berry, leur filz procederoit

avant ou mariaige, et aussi estoit telle l’en
tencion au duc de Berry et de la duchesce sa
femme. Syques, quant toutes ces parties
furent venues les unes devant les autres,
le mariaige de ces deux jeunes enffans
se conferma, et furent conferméz et con
joins par mariaige ensemble en l’eglise
cathedral de Estienne de Bourges par
un vaillant homme prelat le cardinal,
lesquesquelz le chancellier de Berry et
evesque de Poittiers en l’an devant les a
voit fianciéz ensemble. A ces nopces et a
ce mariaige faire de Loÿs de Bloys et de
Marie de Berry ot en la cité de Bourges grans
festes et grans esbatemens, et grandes
nopces et sollempnees, et grans joustes
de chevaliers et d’escuiers; et durerent les festes
plus de huit jours. ¶ Quant tout ce fut
accompli, le conte et la contesse de Bloys pris
trent congié au duc de Berry et a la duchesce,
et se mistrent au retour et s’en retourne
rent en Bloys et emmenerent avecques
eulx leur jeune filz. ¶ En cel an aussy
espousa Jehan de Berry, filz au duc de Berry,
qui pour ce temps s’appeloit conte de Mont
pensier, Marie de France, sueur au jeune
roy Charles de France. En l’annee meismes
que les mariaiges furent faiz, en temps
de karesme, vindrent la duchesce de Berry
et Marie de France sa fille et leur filz en
la conté et en la ville de Bloys veoir le con
te et la contesse de Bloys et leurs enffans.
Sy furent recueillis dedens le chastel de
Bloys grandement et puissamment, et
toutes leurs gens aussi, car le conte
Guy le sçavoit bien faire. A toutes ces gens
dont je parle, je fus present. Quant la
duchesce de Berry et ses enffans orent la
esté trois jours ilz se departirent et pris
trent le chemin de Poittiers, mais ilz alerent pb 398 v

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