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pb 430 v

champs. Se nous yssons hors, qui ne som
mes pas asséz pour eulx combatre ne fort
aussi, et ont fait aussi telle puissance
comme ilz sont plus de XLM et qui nous
desirent a trouver, nous avoyent a leur
ayse, ilz nous enclorroyent et feroyent
de nous a leur voulenté. Encores vault
il trop mieulx a prendre un pennon que
deux ou trois cens chevaliers et escuiers et
mettre nostre paÿs en adventure, car se
vous et nous qui en sommes chiefs a
vions perdu, le demourant du paÿs n’y
sauroyent ne ne pourroyent remedier."
Ces parolles avoyent refrené messire
Henry de Persy et son frere, car ilz ne vou
loyent pas yssir hors du conseil quant
autres nouvelles leur vindrent de che
valliers et d’escuiers qui avoyent pour
suivy les Escocs et lesquelz savoyent
tout leur couvenant et le chemin et quel
ilz avoyent alé et ou ilz avoyent arresté.
Comment messire Thomas de Persy et
messire Raoul son frere atout grans
gens d’armes et archiers alerent aprés
les Escocs pour reconquerre leur pen
non que le conte de Douglas avoit conquis
devant le Neufchastel sur Thin et com
ment ilz assaillirent les Escocs devant
Montbourch.
Compté et dit fut a messire Henry
de Persy et a messire Raoul son fre
re et aux autres qui la estoyent, par
chevaliers et escuiers, droittes gens d’armes
de Northombrelande qui poursuivy a
voyent les Escocs depuis que ilz se depar
tirent du Neufchastel, et descouvert
tout le paÿs a l’environ pour mieulx
adviser leur fait, car ilz ne vouloient
infourmer leur fait aux seigneurs que
de verité et distrent ainsi les rapportes:
"Vous, messire Henry et vous, messire Raoul,

vous devéz sçavoir que nous avons pour
suivy les Escocs et descouvert le paÿs
tout a l’environ. Les Escocs ont esté a
Pontlau et ont prins en son fort mes
sire Aymon Alphel et de la sont ilz alé
devant Othebourch, et la gerront an
nuit, nous ne savons de demain, car
ad ce sont ilz ordonnéz pour la demou
rer, et vous savons bien a dire que leur
grant ost n’est pas avecques eulx, car
en toutes sommes ilz ne sont non plus
de trois mille hommes." Quant mes
sire Henry de Persy entendy ces nou
velles, sy fut moult resjouyz et dist: "Or,
aux chevaulx! aux chevaulx! car foy
que je doy a Dieu et a monseigneur mon
pere, je vueil aler querre mon pennon,
et seront deslogiéz de la encores anuit."
Chevaliers et escuiers qui ouyrent ces nou
velles ne respondirent point du non,
et se appareillerent tantost parmy
la ville du Neufchastel. Ce propre soir
devoit venir l’evesque de Durem, a
tout grant gent, car il avoit enten
du a Durem ou il se tenoit que les Es
cocs s’estoient arrestéz devant le Nuef
Chastel et que les enffans de Persy et
les barons et chevaliers qui la estoient
les devoient combatre. Dont l’eves
que, pour venir a la rescousse, avoit
assemblé toutes manieres de gens
sus le plat paÿs, et s’en venoit au Neuf
chastel; mais messire Henry de Per
sy ne le voulst pas attendre, car il se
trouvoit bien accompaignéz de VIC
lances, chevaliers et escuiers, et bien huit
mille hommes de pié. Sy disoit que
c’estoient gens asséz pour combatre
les Escocs qui n’estoient pas trois cens
lances et deux mille d’autres gens.
Quant ilz se furent tous assembléz, ilz se departirentpb 431 r

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