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Besançon 865
Codicological description
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pb 443 r

venroit ceste guerre de Castille bien a
point, et boutast hors ce mescheant roy,
filz du bastart, du royaulme de Castil
le, et le donnast a son frere le duc de Tou
raine qui n’a pas a present trop grant
heritaige. Il le gouverneroit et garde
roit grandement bien et saigement.
Mais comment a il osé faire nul trai
tié d’accord ne de pix ne aliance au
duc de Lancastre sans le sceu et con
sentement du roy de France, qui tant
l’a prisié, honnouré, aydié et avan
cié que il eust perdu son royaulme,
il nest pas doubte, se la poyssance et
le sens de France n’eust esté? Il mar
chande bien, et a ja marchandé,
mais que il soit, ainsi comme on dit,
de lui honnir et deserter; et, pour Dieu,
que on se delivre de lui remonstrer
et par homme si creable que en lui
remonstrant il congnoisse qu’il ait
mal fait".
Tant se monteplierent ces parol
les, en ymaginant et considerant
toutes raysons, que les oncles du roy
et le conseil de France se mistrent
ensemble et orent conseil et certain
arrest sus ces nouvelles pour en
voyer en Castille devers le roy Jehan
en lui remonstrant et disant de
par le roy de France que il advisast
et regardast bien a ses besoingnes,
et que il ne feust ne telz ne sy oséz
que il fesist nul traittié ne aliance
aux Angloys ne au duc de Lancastre
qui en riens touchast ne feust pre
judiciable a la couronne ne au roy
aulme de France; et se il se faisoit, ne
avoit fait ne enpenssé de faire, il feust
tous seurs que la poyssance de Fran
ce le reculleroit de tant ou plus que

ilz l’avoyent avancié, et n’entendroyent
le roy de France ne les Françoys a autre
chose, si l’auroyent destruit. Or fut
advisié et regardé par grant delibera
cion de conseil qui feroit ce messaige, et
fut bien dit que il convenoit homme har
dy et bien enlangagié qui saigement
et vaillamment remonstrast la parolle
du roy; on n’y avoit que faire d’envoyer
simplement un homme simple. On en
nomma trois, le seigneur de Coucy, messire
Jehan de Vianne, admiral de France, et
messire Guy de la Tremouille; et de ces trois,
prendre l’un il souffisoit pour envoier
en Castille fournir ce voyaige et messai
ge. Tout consideré, il fut arresté que mes
sire Jehan de Vienne le feroit et chemineroit
en Espaigne. Si lui fut dit du roy et de son
conseil: "Admiral, ordonnéz vous et apres
téz. Vous ferés ce voyaige, et ne porteréz
autres lettres presentement au roy de
Castille fors de creance, c’est asséz. Vous es
tes infourméz bien de la mateire sur quoy
et comment on vous envoye la. Dittes bien
a ce roy d’Espaigne qu’il advise, et qu’il lise
ou face lire les ordonnances, aliances et
prommesces jurees et seellees qu’il a de
nous, et nous de luy, et retenéz bien tou
tes les responces qu’il vous fera, ne son
conseil, par quoy sus nous nous puissi
ons fonder et rieuller de rayson." L’admy
ral respondy: "Voulentiers." Comment
messire Jehan de Vianne fut ordonné de
par le roy de France et son conseil amba
xadeur pour aler devers le roy de Castil
le et comment le duc de Berry envoya de
vers le conte de Foix pour traittier du
mariaige du duc de Berry a la fille au
conte de Bouloingne et comment Gieuffroy
Teste Noire fut navréz a mort devant Mont
Ventadour. pb 443 v