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pb 451 v

des parties sy avant menee, traittiee et
pourparlee que on ne pouoit ne ne vou
loit reculer, et furent respondu les Es
coçoys
doulcement, et couvint que la
chose se fesist. Sy se firent et prindrent
unes trieves par l’ayde des moyens
qui s’en enssonnierent, et en orent
plusieurs journees de traittiéz et de
parlemens a Lalingem entre Bouloin
gne
et Calays, et tant fut parlé, trait
tié et demené que unes trieves furent
prinses, donnees et accordees entre Fran
ce
et Angleterre sus la fourme qui cy
s’ensuit, et portast oultre. Car ceulx
qui s’en enssonnioyent de menéz les
traittiéz, qui estoient prelas et haulx
barons et saiges des deux royaulmes,
c’est assavoir de France et d’Angleter
re
, les avoyent sy approuchees que il
couvenoit que il se fesissent. Et furent
prinses unes trieves entre ces deux
royaulmes de France et d’Angleterre

et de tous leurs ahers, conjoins et a
liéz, par mer et par terre a durer fer
mement, sans dissimulacion ne um
bre nul de mal engin, trois ans en
tre toutes parties. Et se tenoient a
Bouloingne les traitteurs pour cel
le trieve depar le roy de France, l’eves
que de Bayeux
, le conte Wallerans de
Saint Pol
, messire Guillaume de Meleun,
messire Nicolas Braque et messire Jehan
Le Mercier
. Et en la ville de Callais de
par le roy d’Angleterre, messire Gaul
tier, prelas evesque de Duresmes
, mes
sire Guillaume de Montagut, conte
de Sallebery
, messire Guillaume de
Beauchamp, cappitaine de Calais
,
Jehan Clanvou, Nicolle de Gaberth,
chevalliers et chambellans du roy, Ri
chart Rohale, clerc, docteur en loys. Et se

tenoient les parlemens de ces parties
sus le mislieu du chemin entre Bouloin
gne
et Callais en un lieu que on dit Le
linghem
.
En ce temps estoit grant nouvelle
en France et tous autres lieux
et paÿs de une trespoissant feste de jous
tes et d’esbatemens que le jeune roy Char
les de France
vouloit faire a Paris a la
bienvenue de la royne Ysabel de France,
sa femme
, qui encores n’avoit esté a Pa
ris
, pour laquelle feste chevaliers et escui
ers, dames et damoiselles s’appareillo
ient partout grandement et riche
ment, et de laquelle feste je parleray
encores avant en mes traittiéz, et
aussy de la chartre de la trieve qui
fut leue, grossee et seellee de toutes
parties. Mais au jour que je clouy
ce livre je ne l’avoye pas, m’en couvient
souffrir; et aussi, se il plaist a mon tres
chier et treshonnouré seigneur, mon
seigneur le conte Guy de Bloys
, a laquel
le requeste et plaisance je ay travail
lé en ceste noble et haulte hystoire, il
le me dira, et pour l’amour de luy je y
entendray, et de toutes choses adve
nues depuis ce tiers livre clos, je m’en
fourmeray voulentiers.
Explicit le second volume des
croniques maistre Jehan Froissart,
et le tiers aussi, lequel commence en la fin
de la guerre de Flandres, et de la chartre de
la paix que le duc de Bourgoingne et de
la duchesse donnerent, accorderent et seelle
rent a ceulx de Gand en la cité et ville de
Tournay
, comme maistre Jehan Froissart meismes
tesmoingne en ce livre au fueillet CCC LXXVIIme.
Et commence le tiers volume au fueillet CCIe.