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pb 83 v

tel leur paÿs que on leur mettroit attrem
pance. Ceste responce souffist asséz au
conte de Flandres. Le duc Aubert, qui pour
ce temps se tenoit en Hollandes, escripsi de
vers son baillyf en Haynault et luy en
voya la coppie des lettres et par escript
les parolles et requestes de son cousin
le conte de Flandres, et avecques tout
ce il luy manda et commanda estroit
tement qu’il eust tel le paÿs de Hayna
ult qu’il n’en ouyst plus nulles nou
velles a la desplaysance du conte son
cousin, car il s’en courrouceroit. Le bail
lif obey, ce fut rayson, et fist faire un com
mandement general parmy la conté
de Haynault que nul ne menast vivres
a ceulx de Gand, car s’ilz estoient sus
le chemin veü, sceu, ne trouvé, ilz n’aro
yent point d’advoué de luy. Un tel cry
et deffence fist on en Braybant que nul
n’osoit aler a Gand fors a larrecin, dont
ceulx de Gand se commancierent a es
bahir, car pourveances leur affoy
blissoyent durement, et eussent trop
plus tost eu grant famine, mais ilz es
toyent confortéz des Hollandoys, qui
oncques ne s’en vouldrent deporter pour
mandement ne pour destraintte que
le conte Aubert y peust mettre. ¶ En
ce temps par les pourchas et moyens
des consaulx de Haynault, de Braibant
et de Liege fut un parlement assis et ac
cordé a estre a Harlebecque deléz Courtray,
et se tint le parlement, et y envoyerent
ceulx de Gand XII des plus nottables
hommes de la ville, et monstroyent tous
generaulment, excepté la ribaudail
le qui ne desiroient que la riotte, qu’ilz
vouloient venir a paix, a quelque mes
chief que ce feust. A ce conseil et parlement
furent les consaulx des bonnes villes

de Flandres, et meesmement le conte,
et aussi de Haynault, de Braybant, et
de Liege y ot gens. La furent les cho
ses si bien taillees et couchees que sur
certain article de paix les Gantoys re
tourneroyent en leur ville, et advint
que ceulx de Gand qui paix desiro
yent a avoir, voire les saiges et les pay
sibles, se trayrent vers les hostelz des
deux plus nottables et riches hommes
de Gand qui ad ce parlement avoient
esté, sire Gisebrest Gruce, sire Symon
Bete, et leur demanderent des nou
velles. Ilz se descouvrirent trop tost ces
nouvelles a leurs amis, car ilz res
pondirent: "Nous aurons une bonne
paix, se Dieu playst. Ceulx qui ne
veullent que bien, demourront en
paix et on corrigera aucuns des
mauvais de la ville de Gand." SHF 2-232 sync Comment
deux vaillans hommes de Gand furent
occis par Pietre du Boys et Phelippe d’Arte
velle, et de la rebellion qui lors fut
a Paris contre le roy de France.
Vous scavéz que on dist commune
ment: S’il est qui fait, il est qui
dist. Pietre du Boys, qui ne se sentoit
mie asseur de sa vie, avoit envoyéz ses
espies pour ouyr et rapporter des nou
velles. ¶ Ceulx qui y furent envo
yéz rapporterent ce que on disoit par
my la ville, et que ces parolles veno
yent pour certain de Gisebrest et de
Symon Bete. ¶ Quant Pietre entendi
ce il fut tout forcennéz et happa tan
tost ceste chose pour luy et dist: "Se nul
est corrigiéz de ceste guerre, je seray
tout le premier, mais il n’yra pas ain
si comme noz seigneurs qui ont esté
au parlement cuident. Je ne vueil pas
encores mourir. La guerre n’a pas enpb 84 r

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