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et au connestable de l’ost, messire Jehan de Hollande, qu’ils adreschassent et feissent adreschier leur navire devers Bretaigne; car il vouloit aler veoir le chastel de Brest et visitter les compaignons de dedens et ceulx qui longuement y avoient tenu siege. ¶ De ces nouvelles orent les Anglois grant joye. Adont damp Alphonse Bretat, le souverain patron de la navie de Portingal, et lequel congnoissoit moult bien le chemin et les pors et entrees de Bretaigne qui sont trop perilleuses, se mist tout devant et monstra la voye aux autres, et tous ces jours le temps estoit si bel et si plaisant, et les eaues si quoyes et si attrempees que c’estoit grant deduit a aler sur mer et sur eaues. Et singlerent ces nefs d’Angleterre et ces gallees de Portingal aval le vent qui tout a point ventoit, devers Brest, et les maronniers attendirent la maree si a point (car bien s’i congnoissoient), que avec le flos ils entrerent ou havre de Brest. Lors fut le plaisir grant a oÿr ces trompettes demener et ceulx du chastel aussi. Messire Jehan de Malattrait, le

visconte de Combour et Morfouace seoient a celle heure au disner, quant nouvelles leur vindrent que les Anglois et l’armee d’Angleterre estoit venue; pourquoy ils saillirent tantost sus et coururent

aux armes, car bien savoient, puisque le duc de Lancastre et ses gens avoient la prins terre, que sans doubte ils seroient combatus et que les Anglois estoient arrivés pour lever les bastides. Tous furent incontinent armés et appareilliés et en bonne voulenté de euls et leurs fors deffendre se l’on les assailloit. Si se trouverent bien trois cens hommes d’armes, chevalliers et escuiers. ¶ Moult furent les Anglois resjouïs quant ils se veirent arrivés ou havre de Brest, et ils orent entendu que les Bretons et Normans tenoient la encoires leurs bastides et que pas ne les avoient abandonnees. Si dirent que ils les iroient veoir et combatre; car grant voulenté ils avoient de faire fais d’armes contre les François. Comment le duc de Lancastre fist assaillir les barons, chevalliers et escuiers quy estoient es bastides devant Brest en Bretaigne. Comment ilz se deffendirent bien. Et comment ilz habandonnerent leurs forts. Le chapitre LXIe. Quant le duc de Lancastre fut, et son armee, arrivés au port de Brest, comme dit est, et que ils eurent prins terre assés pres du chastel et du havre, ils laissierent tous leurs chevauls et leurs vivres en leurs nefz; mais les dames et pb 119 r

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