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en la ville de Saint Jaques en Galice. Comment le roy de Castille aiant habandonné son plat piis estoit raenchonné par les Franchois et Castilliens et la cause pourquoy. Le chapitre LXVIe. Quant le roy de Castille eut accordé aux chevalliers françois de demolir les petis fors du plat paiis, ils se misrent sur les champs et commencierent a abatre, comme je vous recorde, tous petis fors, eglises, tours et clochiers et par especial ceulx qui puissance nulle avoient de euls tenir. Si furent lors attrapés les paÿsans sur le plat paiis, qui avoient leurs eglises, leurs clochiers et leurs tours fortiffiés, et la dedens rettrait leurs biens meubles et leurs pourveances de vins, blés, chars de porc sallees, orge, avaine et autres choses comme ustensiles et vestemens et leurs huges et coffres plains de tous biens, et les y vouloient et cuidoient bien tenir et garder a la guerre contre les ennemis; mais il leur en advint tout du contraire, car ces chevalliers et escuiers et ces capitaines de routes y envoioient leurs gens, qui tout prindrent, et les pourveances que ils trouvoient, faisoient ils bien amener et apporter en leurs logeis, mais

l’or et l’argent que ils trouvoient et dont ils raenchonnoient les bonnes gens du paiis on ils faisoient rachatter leurs biens, tout ce ne venoit a nul prouffit, ne congnoissance fors a ceulx qui les boutoient en leurs bourses. Et tout ce firent ung nombre de povres compaignons qui estoient soubtils et trop plus avantureus que maint autre (car tousjours en y a de mieulx pourveüs les ungs que les autres), et ceulx qui estoient yssus hors de leurs hostels et maisons assés bassement et povrement montés, ils eurent depuis coursiers et genets et chevauls de sejour V ou VI et grosses chaintures d’argent et mille ou deux mille frans en leur bourse, et, espoir, aloient ils par avant en leur paiis tout a piet ou sur ung petit ronchin. ¶ Ainsi se prindrent a conduire les petis compaignons qui se retrouverent en Castille a la premiere rese, et tout paya le plat paiis, car il fut tout rifflé, couru et mengié et plus de leurs gens meismes que d’autres comme François et Biernois, pour tant que ils ne vouloient mie que leurs ennemis en eussent joye et aise. ¶ Quant les nouvelles en furent venues en France aux compaignons que les petis et pb 127 r