tous serrés ainsi que pour tantost combatre, ne autre chose ils n’attendoient, car ils sentoient leurs ennemis sur les champs. ¶ Tout en pareille maniere, comme ceulx de Lourde avoient eu conseil de retourner, eurent aussi advis de euls trouver et rencontrer les François, et dirent la messire Monnaut de Barbasan et Ernaulton Bisette: "Nous savons bien que ceulx de Lourde sont sur les champs, et si ramainent grant proie et trop grant foison de prisonniers; nous serons moult courrouchiés se ils nous eschappent. Si nous fault mettre en deux embusches, car nous sommes gens assés pour ce faire." Adont fut ordonné que Ernaulton, le bourg d’Espaigne et messire Raymon de Benac et Angerot de Lane, atout cent lances, garderoient le pas a Tournay, car il convenoit que leur bestail et leurs prisonniers du moins passassent la la riviere de Lesse, et le sire de Barbasan et Ernaulton Bisette, a tout autres cent lances, chevaucheroient a l’aventure pour savoir se nuls en verroient, ne trouveroient. Ainsi se departirent les ungs des autres, et s’en vindrent le sire de Benac et le bourg d’Espaigne, et se misrent en embusche entre Mauvoisin et la ville de Tournay au pont; et les autres prindrent les champs droittement sur le paiis ou nous meismes pb 21 v