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ils ne s’en acheveront." SHF 3-235 sync Or vous diray pourquoy le duc de Julliers corrigoit ung petit son fils et mettoit en doubte le roy Charles de France darrain trespassé pour le temps dont je vous parle. Ce roy de bonne memoire en son temps mist grant dilligence de acquerir amis a tous lés, et trop bien luy besoingna. A tout le mains, se il ne les pouoit acquerir si avant que pour faire guerre a ses ennemis, si faisoit il tant par dons et par prommesses que ils ne luy vouloient que bien, et par telle maniere il en acquist en l’Empire plusieurs et pareillement ailleurs, et fist tellement en son temps, aprés ce que le duc de Julliers ot de rechief entendu a son bel oncle le duc de Brabant, et quitté et delivré de sa prison, que ils furent assés bons amis ensemble par les ordonnances que l’empereur de Romme y ordonna et institua, et que ce duc de Julliers le vint veoir a Paris. Et la le rechupt le roy de France tres grandement et tres grossement, et luy donna dons et joiaulx a grant foison, et a ses chevalliers aussi, que le duc avoit menés en sa compaignie, tant que le duc s’en contempta

moult grandement. Et releva du roy en ce voiage le duc de Julliers la terre et seignourie de Vierson, laquelle terre le relief en appartient au conte de Bloys, et siet ceste terre entre Bloys et Berry, et y puet avoir de revenue par an environ cinq cens livres monnoie de France. Et jura le duc de Julliers que jamais ne s’armeroit contre la couronne de France, ce roy vivant. Il tint bien sa parole et son serement, car voirement tant comme ce roy Charles resquy, il ne porta aucun dommaige, ne consenty a porter a l’encontre de la couronne de France. Quant le roy Charles fut mort et que son fils Charles fut roy, lequel pour ses guerres de Flandres, comme vous savés et que il est contenu en nostre histoire, ot aprés sa creation plusieurs empeschemens et tant que il ne pouoit pas partout entendre, le duc de Julliers ne vint point en France, ne ne releva mie ceste terre de Vierson, pourquoy le duc de Berry qui souverain s’en tenoit (car il disoit que les reliefs luy en appartenoient), en saisi les prouffis, et de puissance il en bouta hors de son droit le conte de Bloys. Sachiés, tant comme de euls, je les vey plusieurs fois ensemble, mais oncques, pour pb 282 r