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que les barons, chevalliers et escuiers de Bretaigne ne seroient jamais contre nous pour tenir l’oppinion du duc. Le roy, ou nom de Dieu, face son voiage, et le connestable et les Bretons demeurent en leur paiis et gardent leur terre." Ceste parole fust tresgrandement soustenue ou conseil du roy, et les autres disoient: "Nennil, ce ne se puet faire. Le roy ne feroit jamais ce voiage sans son connestable, car il scet plus que c’est de guerre que nul autre chevallier." Adont arguoient les autres et respondoient: "Si demeure le roy. Il puet souffire se les deux oncles du roy ou l’un y va. Monseigneur de Bourgoingne y voise et maine deux mille lances et VI ou VIIM varlets: il y est tenu principalment d’y aler, car la guerre est sienne, et se meut du costé de Brabant, et aura tous les Brabançons avecques luy, ou tantost il trouvera bien cinq cens lances et bien vingt ou trente mille des communaultés du paiis de Brabant." Lors respondirent les autres: "Vous ne dittes riens, car le roy y veult aler et dist que il est chief de ceste guerre; car l’on l’a deffié, et se yra puisque enchargié l’a. Que il a y voise, car il est jeune, et plus continuera les armes et plus les amera." Et puis respondoient

encoires les autres: "Quy sera si osé qui conseille le roy, ne enorte de aler en Allemaigne, ce loingtain paiis et entre ces Allemans? Ce sont si haultaines gens et si perilleus a entrer sur euls. Encoires, se l’on y estoit entré, trop y a bien maniere a en yssir et retourner; car quant ils sentiront le roy et les nobles du roiaulme de France entrer en leur paiis, tous se cueilleront ensemble et se mettront sur t ung certain pas que ils congnoistront, et les nostres ne le recongnoistront mie, et nous pourront porter trop grant dommaige, car ils sont convoitteus durement plus que nulles autres nations, et si n’ont quelque pitié de nulluy puis que ils en sont seigneurs, mais les mettent en prisons destroittes s et en ceps merveilleus, en fors chasteaulx, en gresillons et en maint autres atournemens de prisons, dont ils sont de ce faire soubtils, pour attraire plus grant raenchon. Et quant ils sentent que ils ont a prisonnier un grant seigneur ou ung noble et vaillant homme, ils en sant trop grandement resjouïs: si les emmainent en Boesme ou en Austeriche, en Baviere ou en Sassonne ou autre part, et la les tendront en chasteaulx ou dongons inhabitables. Alés la les pourchasser, ne requerre. Certes tels gens valent pis que Sarrazins, ne payens, car pb 306 v