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fait on jurer solempnellement au jour de leur couronnement et creation pour entretenir fermement les deux roiaulmes en paix et unité. Si fut advisé et conseillié ou cas que le roy de France vouldroit aler en ce voiage, c’est a entendre en Guerles, et Guerles est tenue du roy d’Allemaigne, que on envoieroit sommer le roy d’Allemaigne souffissamment en luy remonstrant depar le roy de France et son conseil que le duc de Guerles impetueusement et fellement avoit deffié le roy de France de deffiances dures et felles et hors du stille et usaige que tous seigneurs qui se veulent guerroier, deffient l’un l’autre; et pour ce duc de Guerles faire desdire et mener a raison, le roy de France a main armee et a puissance vouloit venir en Allemaigne non a l’encontre du roy d’Allemaigne et de sa seignourie, mais contre son ennemy, et le requerre la ou il le pourroit trouver. Pour faire ce voiage si en furent chargiés messire Guy de Honcourt, ung moult sage et pourveü chevallier, et avecques luy l’un des maistres de parlement, qui s’appelloit maistre Yves de Eurient. Ces deux dessus dits furent nommés ou conseil du roy et chargiés d’aler ou voiage pardevers le roy d’Allemaigne

et euls bien infourmer de tout ce que ils devoient dire et faire. Si ordonnerent leurs besoingnes, et incontinent que ils eurent leur charge, ils se departirent du roy et de ses oncles et prindrent le chemin de Chaalon en Champaigne, mais ils chevauchoient en bon arroy et ordonnance, ainsi comme font hommes notables et commissaires depar le roy de France; et trouverent le seigneur de Coucy; qui se tenoit a Chaalon et la retenoit chevalliers et escuiers de Bar, de Loheraine et de Champaigne, car il devoit aler en ce voiage et devoit faire l’avantgarde. Si fist a messire Guy et a maistre Yves bonne chiere et leur donna moult notablement ung jour a disner en l’ostel la ou il se tenoit, et puis a l’endemain ils passerent oultre et chevauchierent devers Sainte Menehout et vers le paiis de Luxembourg pour la oyr certaines nouvelles du roy d’Allemaigne. SHF 3-280 sync Comment le roy de France et son conseil donnerent congié au duc de Bretaigne de retourner en son paiis. Et comment le paiis de Brabant ne volt consentir le passaige du roy et de son ost. Et comment les ambassadeurs de France exploittierent pardevers le roy d’Allemaigne. Le chapitre cent soixante et troisieme. pb 333 v