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hostel. Que vous feroye je long compte? Ils exploittierent si bien que ils volrent, et orent lettres et responses a leur gré, et puis ils prindrent congié au roy d’Allemaigne et se misrent au retour assés par le chemin que ils estoient venus. Or parlerons nous du jeune roy Charles de France VIe. SHF 3-282 sync Comment le conte de Bloys envoia deux cens lances au roy de France pour aler en Guerles. Et du duc de Loheraine. Et de messire Henry de Bar quy vindrent a Grantpré devers le roy. Et comment les ducs de Julliers et de Guerles sceurent que le roy de France aloit sur eulx. Le chapitre C LXIIIIe. Pour ce voiage entreprendre et achever a leur loial pouoir se ordonnoient et appareilloient en France tous les seigneurs, et s’estoffoient moult grandement de tout ce que il leur besoingnoit. Contes, barons, chevalliers et gens d’armes se pourveoient et departoient de leurs lieux et de loingtaines marches dont ils estoient, tant d’Auvergne, de Roergeu, de Quersin, de Poitou, de Lymosin, de Pierregort, de Saintonge, de Bretaigne, de Normendie, de Thouraine, de Beausse, de Champaigne et de toutes les mettes et lymitations du roiaulme de France,

mais le mains de gens venoient des loingtaines marches, et le plus de Bourgoingne et de Piccardie, de Champaigne, de Bar, de Loheraine; et pour tant que ils estoient ainsi que a my chemin, si traveilloient le mains de leurs corps les villages du roiaulme de France. Car il fut ordonné du roy et du conseil que nuls sur le plat paiis ne pouoit, ne devoit riens prendre sans payer a celle fin que les pauvres gens feussent tant moins grevés; mais nonobstant ceste ordonnance depar le roy et deffense qui fut partout sceue et espandue sur paine de tres grande pugnition, si feirent sur le chemin les gens d’armes moult de mauls et traveillierent plenté de marches et le paiis ou ils passerent, ne ils ne s’en sçavoient abstenir. Aussi estoient ils mal delivrés et paiés de leurs gaiges. Si les convenoit vivre. Ceste excusance et raison y mettoient ils, quant de leurs fourfaitures et pillages ils estoient blasmés et reprins du connestable, de leur capitaine ou du mareschal. ¶ Le conte de Bloys fut mandé et rescript que il envoiast deux cens de bonnes gens a l’eslitte, et tantost ils seroient bien paiés et delivrés. Je ne sçay, du bien, comment il en ala, maisil envoia ou service du roy deux cens lances, chevalliers et pb 336 v