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pb 362 v

mariage, que la guerre seroit finee entre euls et luy, et le discort de la terre de Berne. Nonobstant toutes ces promesses, le conte n’en avoit cure, et s’escusoit et respondoit que sa cousine estoit encoires trop jeune, mais il disoit autrement a ses gens, ainsi que me racompta messire Espaeng de Lyon: "Ceulx d’Armeignach me cuident trop bien tenir pour beste, quant ils me requierent de mon dommaige. Se je leur donnoie ma cousine, je les renforceroye, et si m’affoibliroie. Ja tiennent ils de force et non de droit la conté de Comminges qui est heritage venant depar sa mere, et si veulent viser a ma cousine de Boulongne. Je vueil bien que ils sachent que je ne la marieray ja en lieu nul fors si fort et si puissant que ils seront tenus en guerre pour son heritage de Comminges. Car ils n’ont a present a respondre fors a ung homme mort, le conte de Boulongne, son pere." Dont il estoit avenu que quant le conte d’Armeignach et messire Bernard son frere veirent qu’ils n’y pouoient avenir, vivant leur ante madame de Berry, ils en avoient parlé au duc de Berry que ce seroit

ung beau mariage pour Jehan de Berry son fils, dont le duc en avoit envoié souffissans messages en Berne devers le conte de Fois, en priant, et tous mautalens mis jus et pardonnés que du temps passé avoient eu ensemble, que il peust

avoir la damoiselle de Boulongne pour Jehan son fils en cause de mariage, et que le conte de Boulongne, pere a la damoiselle, le vouloit, accordoit et s’y assentoit. ¶ Le conte de Fois avoit fait bonne chiere aux ambassadeurs; mais il s’estoit excusé et disoit que elle estoit trop jeune, et aussi quant sa cousine de Comminges, contesse de Boulongne, luy bailla et delivra et mist en garde et en charge, elle luy avoit fait jurer que sans son sceu il ne la marieroit ja en lieu quel qu’il feust. Si vouloit tenir son serement, et de l’enfraindre nuls ne l’en devroit ja requerre, et ceste excusance mettoit avant le conte de Fois, car il sçavoit bien que sa cousine de Comminges, qui se tenoit ou roiaulme d’Arragon delés le conte d’Urgel son frere, a nuls de ceulx d’Armeignach, ne qui venissent du sang, ne de l’estraction d’Armeignach elle point ne s’accorderoit: de quoy les ambassadeurs du duc de Berry retournerent lors sans riens faire. Et en absence de euls le conte de Fois avoit dit, comme me dist messire Espaeng de Lyon: "Le duc de Berry et son conseil me veulent bien tenir pour beste et pour ygnorant, quant ils veulent que je renforce mes ennemis. Jehan de Berry est cousin germain a mes adversaires d’Armeignach. Ce marchié ne feroye je jamais. pb 363 r

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