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tenoit a Clermont en Beauvoisis et faisoit guerre a tout le paiis pour luy. Nous venismes devers le roy et ses enffans." Adont me dist l’escuier: "Je croy bien que vous aiés toutes ces choses et comment le roy d’Angleterre passa et vint devant Chartres et comment la paix y fut faitte des deux roys." "C’est verité," respondi je, "car je l’ay tout au long et les traittiés comment ils furent fais." Lors reprist le Bascot de Maulion sa parole, et dist: "Quant la paix fut faitte entre les deux roys de France et d’Angleterre, il convint toutes manieres de gens d’armes et compaignies parmy le traittié de la paix widier et laissier les forteresses et tous les chasteaulx que ils tenoient. Adont s’acqueillierent toutes manieres de gens et de povres compaignons qui avoient aprins les armes, et se remisrent ensemble. Et eurent plusieurs capitaines conseil et advis ensemble quelle part ils se trairoient, et dirent ainsi que, se les deux roys avoient fait paix ensemble, si les convenoit il vivre. Si s’en vindrent en Bourgoingne, et la avoit capitaines de toutes nations, Anglois, Gascoings, Escots, Espaignols, Navarrois, Allemans et gens de tous paiis assamblés; et je y estoie pour ung capitaine,

et nous en trouvasmes aval la Bourgoingne et sur la riviere de Loire plus de douze mille, que ungs, que autres. Et vous dy que la en celle assamblee avoit tres bien de trois a quatre mille de droittes gens d’armes aussi appers et aussi duits et soubtils de guerre, comme nulles gens pourroient estre, pour adviser une bataille et prendre tout a son avantaige, et pour eschieller et assaillir villes et chasteaulx aussi duits et aussi nourris que gens pourroient estre. Et trop bien le monstrasmes a la bataille de Brynay, ou nous ruasmes jus le connestable de France, le conte de Forests et bien deux mille lances, la plus part chevalliers et escuiers. ¶ Ceste bataille de Brynay fist moult grant prouffit aux compaignons, car par avant ils estoient tous povres. Si devindrent la tous riches de bons prisonniers et de villes, de forteresses et de bons chasteaulx et riches maisons que ils prindrent en l’archeveschié de Lyon et sur la riviere du Rosne. Et ce parfist leur guerre, quant ils gaingnierent le Pont Saint Esperit, car ils faisoient guerre au pape et aux cardinauls, et n’en pouoient estre quittes, ne n’euissent esté, jusques a ce que les compaignons euissent tout pb 40 r