le temps estoit seneschal de Bourdeaulx, leur avoit grandement conseillié, car point ne vouloit que ils s’amassassent ou paiis de Bourdelois pour demourer, car ils y pouoient plus faire de maulx que de biens, pour ce qu’ils estoient tous compaignons adventureux qui n’avoient que perdre. De tous ceulx qui pour ce temps arriverent a Lissebonne, je n’y ouÿ nommer nul chevallier, mais que trois escuiers anglois qui estoient leurs capitaines. L’un appelloit on Northbery, l’autre Marthebery, et le tiers Hughelin de Hartecelle; et n’y avoit nul de ces trois, qui n’eust d’eage plus de cinquante ans, et si estoient bons hommes d’armes, et tous stillés et usagiés de fait de guerre. De la venue de ces Anglois furent les Lissebonnois tres grandement resjouïs, et aussi fut le roy de Portingal qui les voult veoir, et vindrent au palais devant le roy. Le roy en eut grant joye et leur demanda se le duc de Lancastre les envoioit en Portingal: "Par ma foy, sire," respondi Northbery, "nous ne veïsmes le duc de Lancastre, long temps a; ne il ne scet riens de nous, ne nous de luy. Nous sommes gens de plusieurs sortes, qui demandons les armes et les aventures. Il en y a de tels qui vous sont venus servir de la ville de Calais." "Par ma foy,"