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vous le commençastes, le conte de
Fois est il servy de ung tel messagier?"
"En bonne verité," respondi l’escuier,
"c’est l’ymagination de plusieurs
hommes en Berne, que ouy. Car
l’on ne fait riens ou paiis ne ailleurs,
quant il veult et il y met sa cure
parfaittement, que tantost il ne
le sace, et quant l’on s’en donne le
moins de garde. Ainsi fut il au
vray adverty des nouvelles que
il dist et declaira des bons chevalliers
et escuiers de ce paiis, quy estoient
demouréz mors en Portingal. Et
touteffois la grace et renommee qu’il
a de ce, luy fait grant prouffit, car
l’on ne perdroit point ceans une
cullier d’or ou d’argent, ne riens qu’il
soit qu’il ne le sceust tantost." ¶
Atant prins je congié a l’escuier.
Et trouvay autre compaignie
avecques laquelle je me esbaty
et deportay. Mais touteffois je
mis bien en memoire tout le compte
que il m’ot fait de Horton comme il
appert. SHF 3-48 sync Je me souffriray ung petit
a parler des besoingnes de Portingal
et d’Espaigne, pour vous racompter
des besoingnes de la Languedoch
et de France.
Comment par
l’adviz de messire Olivier de Cliçon,
connestable de France, ung siege
fut mis devant Brest en Bretaigne
ou l’en fist une tres puissante
bastide. Le chapitre XXXIXe.

En ce temps que ces advenues se portoient telles, comme dit est, en Castille, en Portingal et en autres loingtaines marches, fut ordonné par messire Olivier de Clichon, connestable de France, a mettre une bastide devant le fort et garnison du chastel de Brest en Bretaigne, que les Anglois tenoient et avoient tenu longtemps, ne point ne s’en vouloient partir, ne pour le roy de France, ne pour le duc de Bretaigne a qui il en appartenoit. Et en avoient plusieurs fois rescript devers le duc de Bretaigne, le duc de Berry, le duc de Bourgoingne et le conseil du roy; car lors, si comme vous savés, le jeune roy de France Charles VIe estoit ou gouvernement de ses oncles. Si avoient prié au duc de pb 72 r