l’Amourath et son pueple devoient entrer en Honguerie, et leur manda estroitement que, tantost ses lettres veües ou les messagiers oÿs, que devers euls il envoioit, ils se traissent et venissent avant; car l’on n’avoit nul jour, et estoit l’Amorath a toute sa puissance es plains de Haulte Loge, et que il convenoit aidier a garder et a deffendre sainte chrestienté. Tous obeïrent et vindrent devers le conte qui se pourveoit fort. Si y furent plusieurs qui n’estoient point mandés et qui les nouvelles oyrent, prests pour aidier a nostre foy exaulchier et destruire les mescreans. Encoires fist le conte de Lazara autre chose, car il fist couper les forests et hauls bois, et couchier tout a travers, par quoy les Turcs ne peussent point trouver de nouvel chemin, ne faire. Et s’en vint sur ung certain pas la ou il pensoit et bien savoit que il convenoit que l’Amorath Baquin et ses gens passassent pour entrer en Honguerie, lequel conte de Lazara mena et conduisy a ce pas avecques luy bien dix mille arbalestriers, et mist sus les deux elles des chemins et du pas plus de deux mille hommes paiisans tous tenans haches et grosses