Gap: sampling SHF 3-103 sync dont
il avint en celle annee l’an mil
CCC IIII
XX et VI tout pour
rompre
et brisier l’armee du duc de Lancastre
ou pour retraire hors de
Galice et
hors de
Castille que pour donner
cremeur
aux
Anglois pour veoir
et savoir comment s’i maintenroient,
les plus
grans et les plus beaulx
appareilz se firent en France et
qui
generalment par tailles levees
et assises sur toutes gens furent,
tant en citéz et bonnes
villes com
me ou plat paÿs qui, puis cent
ans ensus eussent esté levéz
en
France ne veüs. Et aussi le plus
grant et le plus bel appareil par mer
et tout l’esté jusques au mois de
septembre on ne fist que mander
farines et cuire biscuit a Tournay,
a Lille, a
Douay, a
Arras, a
Amiens,
a
Saint Omer, a
Betune et a tou
tes les villes voisines de
l’Escluse.
Car tele estoit l’entention du roy
de France que a
l’Escluse on mon
teroit la en mer et par la on iroit
entrer en
Angleterre et tout le
paÿs destruire. Les bien riches gens
parmy le
royaume de France, pour
l’ayde de ce voyage et pour avoir
navire et
vaisseaulx estoient assis,
tailliés et tauxéz au tiers et au quart
de leur chevance et pluseurs menues
gens paioient plus qu’ilz n’avoient
vaillant,
et tout pour acomplir le
paiement des gens d’armes.
Du grant appareil et nombre des vaisseaux sur mer a
passer en Angleterre.
Mouvant d’Espaingne, du port
de Seville
jusques en Prou
vence ne demoura gros vaissel
sur mer que les
François peussent
trouver qu’ilz ne meissent en leur
main et qu’ilz
ne arrestassent et re
tenissent pour le roy et pour ses gens.
Avecque tout ce
les pourveances de
toutes pars arrivoient et venoient
en
Flandres si
grosses et si grandes
de vins et de chars sallees, de foings
en tonneaulx, d’avoines, de
sel, d’oin
gnons, de verjus, de farines, de bes
cuis, de gresses, de moyoeufz batus
en
tonneaux et de toutes choses dont
on se pouoit adviser ne pourpenser,
que ou
temps, qui
ne le vit adont
il ne le vouldra ou pourra croire.
Et furent les seigneurs priés, escrips
et mandéz jusques en
Savoie, jusques
en
Alemaingne
et sus le soleil
couchant jusques en la terre du
conte d’Armingnach et furent
priéz
ces II loingtains seigneurs a estre
en ce voyage avec le
roy, le conte de
Savoie et retenu a V
C lances
sa
voiennes, et d’autre part le conte
d’Armingnach et le conte daulphin
d’Auvergne. Et combien que ces
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