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moult fort resjouyé de la venue
du seigneur de Coucy. Et en sçeut
a son filz qui devoit estre tresgrant
gré de tant qu’il avoit amené en
sa compaignie et bien dist que
tout le demourant en valloit
grandement mieulx. Le
mariage se fist et conferma
entre ces deux jeunes enffans
mais pour ce que l’iver approchoit,
on detria leur voyage de eulx met
tre en mer, car par yver les haul
tes mers sont moult felles et
perilleuses. Sy fut dit que on
feroit les pourveances cel yver
tout bellement et au mars
qui venoit passeroient oultre. Le
sire de Coucy lui estant en Arra
gon
devers le roy et la royne,
qui le veoient moult voulentiers,
reçut lettres du roy de France et
fut mandé de retourner arriere.
Il print congié au roy d’Arragon
et a la royne, au jeune roy de
Secille
, a sa femme et aux seig
neurs d’Arragon qui la estoient,
et puis se mist au retour. Et
euist prins le loisir de retourner
par Avignon, mais il s’envoia
excuser au pape et a la royne
de Naples
, et s’en retourna par
Auvergne ou royaume de France.
OFP 4-17 sync Quant le mariage fut
fait du jeune roy et de la royne,
fille au roy Pierre d’Arragon,
parmy le mariage faisant il

y eut entre les parties grandes ali
ances. Et devoient les Arragonnois
a une quantité de gallees servir
et aidier le jeune roy de Secille et
de Jerusalem
, et mener ens ou roy
aume de Naples
et non laissier
tant qu’il seroit tout au dessus
et asseur de Naples, de Secille et
des appendances Puille et Calla
bre
, et la cité de Gayette ou Margue
rite de Duras
se tenoit qui lui fai
soit guerre et qui clamoit avoir
droit a l’heritaige dessus nommé.
Et le devoient les Arragonnois
servir a deux cens lances et deux
mille arbalestriers et mille brin
gandinniers. Quant la
douce saison de mars fut venue
et que les vens se commencerent
a appaisier et les eaues a retrai
re et les bois a raverdir; et les
pourveances furent faittés a
Barselonne sur les gallees et tous
ceulx venus et appareilliés qui
avecques le jeune roy Loÿs et sa
femme devoient aller et voyager;
le jeune roy Loÿs et sa femme si
prindrent congié au roy d’Arragon
et a la royne, qui tout en plourant
leur donna, et fut de la bouche
de la royne sa fille recommandee
au conte de Rodes, ung moult vail
lant homme et hardy chevallier,
et a messire Raymond de Baghes.
Ces deux en prindrent la charge
par especial quoyque le conte de pb 14 r