a pou
ont ilz de quoy faire ou
vrer et labourer leurs vignes
ne leurs terres. C’est grant pi
tié de veoir eulx, leurs femmes
et leurs enffans, car ilz avoient
tous les ans cincq ou six tailles
sur les bras. Et estoient raenchon
néz au tiers ou au quart ou au
dousieme de leur
chevance ou a
la fois de tout. Et ne pouoit on
avoir une taille paié quant une
autre
leur sourdoit sur les bras,
et ont, si comme on le puet bien
sçavoir, ces
deux seigneurs vos
oncles depuis qu’ilz ont eu le
gouvernement de
Languedoch,
levé du païs mouvant de
Ville
noeufue deléz Avignon jusques
a
Thoulousain allant jusques
environ a la
riviere
de Geronne en retournant jusques a la
ri
viere de Dourdonne la somme
de trente cens mille francs.
Et par especial depuis que le
duc
d’Avignon s’en
fut departis
du gouvernement et que on le
rendy au
duc de Berry. Cestui l’a
trop fort adommagié et apovry,
car aincoires le laissa le
duc
d’Avignon moult gras dru et
plain et ne le prendoit que sus
les riches hommes qui bien a
voient puissance de
payer.
¶ Mais le
duc de Berry n’a
nullui espargnié ne povre ne
riche, et a tout messonné et
cueillié devant lui, et par le fait
d’
un
sien conseillier et tresorier
que on appelloit Bechisach, qui est
de la nation de la
cité de Besiers,
si comme vous verrés et orrés les
complaintes des bonnes
gens,
qui vous en crieront a avoir la
vengance. " A ces parolles respondy
le
roy et dist en telle maniere :
¶ "Se Dieux m’ait a l’ame, je
y entendray voulentiers et y
pourverray avant mon retour
et pugniray les mauvais, car
je feray inquisition faire
sur
les officiers de
mes oncles qui
ont ou tamps passé gouverné
les
parties de
Languedoch, et seront
corrigiés ceulx qui l’auront des
servi."
OFP 4-26 sync
Le
roy de France se tint
en la
ville de Montpel
lier plus de douse jours car l’or
donnance de la
ville, des dames,
des damoiselles, de leurs estas
et leurs esbatements que il
y trou
voit et veoit et ses gens aussi
lui plaisoient grandement bien.
¶ Le
roy au voir dire estoit
la a sa nourrechon, car pour
ce
tamps il estoit jeune et de legier
esperit si danssoit et carolloit a
vecq ces nobles
dames et
damoil
les de
Montpellier toute la nuit,
et leur donnoit et faisoit
bancquetz
et souppers grans biaulx et bien
estoffés et leur donnoit joyaulx,
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