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le roy a son frere trop grandement
qu’il fuist perdus. Et disoient
que bien l’avoit desservi mais
les consaulx du roy ne l’osoient
nullement jugier, trop doutoient
a courroucier le duc de Berry et
fut dit ainsi au roy: "Sire,
ou cas que monseigneur de Berry
advoue tous les fais de Bethisac
a vous, quelz qu’ilz soient, nous
ne pouvons veoir par nulle voye
de raison que Bethysach ait des
servi la mort, car du tamps passé
qu’il fut ensonniés es contrees
de pardeça des tailles, subsides,
aides assir, mettre, prendre et lever,
monseigneur de Berry en quelle
instance il le faisoit, par puissance
royalle comme vous pour le
present, mais on pourroit bien
faire une chose selon les articles
de ses fourfais, saisir tous ses
meubles et heritaiges et les
mettre ens ou point ou premie
rement monseigneur de Berry
le print, et restituer et rendre auz
povres gens par les seneschaus
sies lesquelles il a le plus foullé
et apovry." Que feroye je long
compte? Bethisach fut sur le point
d’estre delivrés, voire parmi ostant
sa chevance, quant autres grans
nouvelles revindrent en place,
maintenant je vous diray quellez.
Je ne sçay, ne sçavoir ne puis,
fors par la congnoissance de
lui, se il estoit tel qu’il se juga,

et dist qu’il avoit esté un grant
tamps heriticque, ce fut une cho
se mervilleuse et moult infortu
neuse aumoins selon ce que je su
is infourmés. On vint par nuit
a Bethisach pour lui effraer et lui
fut dit ainsi : "Bethisach, vos be
songnes sont maintenant en
dur parti. Le roy de France et son
frere
, le duc de Bourbon leur oncle,
vous ont accoeillié mortellement,
car ilz sont venues tant de plain
tes de pluiseurs et divers lieuz
des mauvaises oppressions que
vous avés commisés et faites
pardeça ou tamps que vous avéz
gouverné, vous ne poués passer
pour voustre chevance. On la
offerte au roy, mais le roy vous
hait mortellement, a respondu
que vostre chevance est sienne
et le corps aussi, et ne serés pas
longuement gardés, nous le
vous disons bien. Car demain
au jour on vous delivrera et
supposons bien par les appa
rances que nous en veons et
avons veü, que vous serés ju
giés a mort". Ceste parolle
espouanta moult grandement
Bethisach et comma a dire a ceux
qui parloient a lui: "Haa! Saincte
Marie
!" dist il, "est il nul conseil
qui y peust pourveir?" "Oil," res
pondirent ceulx. "Demain ditez
que vous voulés parler au
conseil du roy, ilz vendront pb 28 r