de la venue
du
roy, pour ce que tant
s’estoit humiliés que de venir jus
ques a lui, en fut
trop grandement
resjoys et aussi fut toute la com
paignie. Si y eut fait pluiseurs
esbatemens, et s’esprouvoient ces
Gascons et
François
a la luitte
l’un a l’autre, ou a gecter la pierre
ou a traire la darde au plus loing
et
au plus hault, et la furent jus
ques a la nuit que le
roy et les
seigneurs s’en
retournerent. Le
conte de Foix donna ce jour aux
chevaliers et escuiers du
roy et
du
duc de Thouraine et du
duc de
Bourbon plus de
quarante, que cour
siers, que pallefrois, que mulles
tous amblans,
enseelléz et bien
apprestés de tous poins, ainsi
comme a eulx appartenoit. Et
donna aux menestrelz du
roy, du
duc de Thouraine et du
duc de
Bour
bon plus de deux cens couronnes
d’or et aux heraulx deux cens cou
ronnes d’or; aussi tous se louoient
des largesses au
conte de
Foix.
¶ Au pallais du roy au IIII
e jour
vint le
conte de Foix bien ac
compaigniés de barons et de che
valliers de
Bierne et de
Foix pour
veoir le
roy et pour faire
tout ce
qu’il appartenoit et dont il estoit
grandement requis, c’est a rendre
hommage de la
conté de Foiz et des
appendances, reserve de la
terre
de
Berne. Et vous dy que devant
y avoit en grans traictiés entre
le
roy de France et le
conte de Foix par les moyens du
conseil du roy,
du seigneur de la Riviere, de
messire
Jehan le Merchier
et de l’
evesque
de Noyon, qui la estoient venus
nouvellement d’
Avignon, mais
les traitiés estoient moult secretz.
¶ On disoit ainsi que le
conte
de Fois requeroit au
roy que
son filz,
messire Yenwain de Foix, fust aprés
son decés heritier
de toute la
conté
de Foix parmi cent mille frans
que le
conte de Foix donnoit et
ordonnoit au
roy de France au jour
de son
trespas. Et
messire Gratien
de Foix, son frere, devoit tenir en
Berne toute la terre de Aire, une
bonne cité, et du Mont de Noarsen
et toutes les terres acquises que
le
conte de Foix tenoit, et la
terre
de Berne devoit retourner a l’
heri
tier, le visconte de Chastellon. Ces
assignations estoient en debat
et indifferent entre le
conte et les
barons et les
chevalliers de son païs,
et disoient ainsi les pluiseurs
que ce ne se pouoit
bonnement
faire sans tout le general conseil
de
Foix et de
Berne. Et pour cause
de moyen, l’hommage fait de la
conté
de Foix
et des appendances, reservé
la
terre de Berne, au
roy de France, le
roy de France dist ainsi par le con
seil qu’il
ot, au
conte de Foix et aux
barons de
Foix: "Je tieng en ma
main l’hommage de
Foix et s’il
advient que de nostre tamps la
pb 32 v