longne, madame la ducesse de
Berry, deléz le
duc Jehan de Berry
son mary qui espousee l’avoit
en la
ville de Rion en Auvergne,
comme il est contenu icy dessus
en nostre
histoire, car a toutes
ces choses je fus, si en puis bien
parler. Et quant je fus venu
a
Paris je trouvay le
gentil seigneur
de Coucy, ung de mes
seigneurs
et maistre, qui nouvellement
s’estoit marié a une
jeune da
me, fille
au seigneur et duc
Lorraine, lequel
seigneur de Cou
cy me fist tresbonne chiere et
me demanda des nouvelles de
Fois et de
Berne et du
pappe Cle
ment d’Avignon et de ce maria
ge de
Berry et de
Boulongne et
d’un
sien grant ami, ung mien
seigneur et maistre
le conte Ber
nard, dauffin d’Auvergne. A
toutes ses demandes je respon
dy
de ce que je sçavoie ce avec
je avoie veü, et tant que il me
sceut gré et me dist : "Vous en
vendrés avec moy en
Cambre servir
en un
chastel que le
roy m’a don
né qu’on appelle
Crievecoeur, c’est
a deux lieues
pres de
Cambray et noeuf lieues de
Valenchiennes."
¶ "
Monseigneur," dis je, "vous
dittes bien." Je me mis en sa routte
et compaignie et sur le chemin
me dist que : "
L’
evesque de Bayeux,
le
conte de Sainct Pol, messire
Guillaume de Melun et
messire
Jehan le Merchier estoient envoi
éz a
Boulongne depar le
roy. Et
d’autre part se tenoient a
Calaix depar le
roy Richard d’Angleterre l’
evesque de
Durin,
messire Guil
lamme de Montagu, conte de
Saslebry,
messire
Guillaume
de Beauchamp, cappitaine de
Calaix,
messire Jehan Clanbou,
messire Nichole de Gunvorch,
chevaliers et chambellains du
roy d’Angleterre et Richard Roha
le, clerc et docteur en loix. Et se
sont la tenus plus
d’un mois
les uns a
Boulongne, les autres
a
Calais,
attendans ambassadeurs
du
royaume d’Escoce qui pas n’es
toient venus n’a
pas VI jours,
car
mon cousin de Sainct Pol m’en a rescript.
Et a le
roy de
France envoyé devers le
roy d’Es
coce aucuns
chevalliers de son
hostel pour sçavoir a quoy il
penssoit. Car les
Anglois ne
vuellent donner nulles trevez
se les
Escots ne sont enclos
dedens."
¶ Ainsi chevauchans
nous venismes a
Crievecoeur et la fus deléz lui trois jours
tant que je fus reposé et raf
freschy, et puis prins congié
et vins a
Valenchiennes et la
fus quinse jours. Et puis
m’en partis et m’en allay en
Hollande
veoir
mon gentil maipb 4 v