de
Trisquidy, messire Guy de
Baveux, messire Nicole Peynel,
les deux mareschaulx de
France, messire Loÿs de Sans
soirre, et le
signeur de Blain
ville, le mareschal de Bour
goingne et cellui de Flandres,
et messire Enguerran d’Odin,
vindrent en la chambre
du connestable de France,
pour avoir certain arrest
et adviz comment on s’ordon
neroyt, a
Commines ou a
War
neston, ou les pas
estoient
gardéz, ou se on yroit amont,
vers
la Gorgue ou
Saint Venant a Esterres la passer la
riviere du Liz.
¶ La eut
entre ces seigneurs pluseurs
propoz mis en termes,
car
ceulx qui congnoissoient le
paÿs disroient : "
Certes,
ou
temps de maintenant, il ne
fait nul passer en ce
Bailleul ne en
Careban, ne en la cha
stellerie de Bailleul ne de
Cassel, de
Furnes ne de Ber
ghes." "Et quel chemin ten
drons nous?" dist dont
le
connestable.
¶ La dist
le
sire de Coucy une moult
haulte parolle : "De mon
adviz
je vous conseilleroye que
nous alissons par
Tournay et la
passer
l’Escault et aller
tout d’un train devant
Aude
narde, ce chemin la ferons
nous bien aise, et la combatre
noz ennemis ,
nous n’aurons
la nul empeschement.
L’Es
cault passé a
Tournay, si
vendrons devant
Audenarde et cherrons droit
au logiz
de
Phelippe d’Artevelle,
et
si serons tous les jours
ra
freschiz de toutes pourveances
qui nous vendront du costé
de
Haynau et qui nous
suivront de
Tournay par
la riviere."
¶ Ceste pa
rolle dicte du
seigneur de
Coucy fut bien entendue
et voullentiers ouye, et
des aucuns bien longuement
soustenue.
Mais le
connesta
ble et les mareschaulx se
enclinoient trop plus a
aller toudis devant eulx
a leur leal pouoir que
d’aller a dextre ne a sene
stre
querir loingtain chemin,
et y mettoient raisons
raisonnables, car ilz disoi
ent :
¶ "
Se nous querons
autre chemin que le droit,
nous ne
monstrons pas
que nous soyons droictes
gens d’armes,
a tout le
moins
faisons nostre pouoir
et devoir d’aller taster a
ce passage a
Commines s’il
est gardé ou non ou se des
sus ou dessoubz nous
pourrons passer la
riviere.
Encores oultre, se nous
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