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pb 221 v
et lettres ly dus de Bourgongne et sez consaulx en eurent une partie, et cil de Gand
otant bien une autre, et qui le copie d’icellez voloit avoir, mais que contrescri
pre on lez fesist, on les avoit, si furent copiiez et escriptez en pluiseurs lieux. Quant
toutez ces cosez furent bien faitez au plaissir et a la souffissance de toutez partiez,
François Acremen, qui estoit la uns grans chiefs, avoecquez ceulx de Gand,
sirez Rogiers Evrewin, Jacob d’Ardembourc et li

bourgois de Gand s’en
vinrent tout premierement devers le duçoise de Braibant, et le remerchierent
grandement de sa bonne diligence et dou grant travail que elle avoit pris
et eu en ces besongnez. Et puis prissent a ly, et en apriéz a monsigneur de
Bourgongne, et a madame sa femme, et a madame lor fille, contesse de Nevers, et
a tous lez signeurs, et puis se departirent de Tournay, et s’en retournerent
a Gand. Cil signeur et ces damez se departirent ossi et s’en retournerent
cascuns en son lieu. Ly dus de Bourgongne et la duçoise vinrent a Lille, et de
la a Arras, et y fissent leurs festez de Noel. Quant Pietrez dou Bos vei que
c’estoit tout a certez que la pais estoit faite et confremee par les moiiens
dessus dis, et que toutez gens en Gand en avoient grant joie, et ne se tailloit
pas que pour ceste ordenance, par nulle incidence,

guerre renouvelast, si fu
tout abus et ot pluiseurs imaginacions a savoir se il demoroit a Gand a
voecquez lez autres. Bien le pooit faire, se il voloit, car tout estoit pardonné
par le teneur et seellé dou duch de Bourgongne et des signeurs dessus nomméz,
ne on n’en devoit, pour guerre ne disencion qui euist esté, jamais faire
fait ne monstrer samblant. Mais, quant il avoit bien examiné son corage,
son coer ne s’i acordoit nullement que il y demorast, tant pour lez proi
smez et amis dou signeur de Harsellez, dont il avoit consenti la mort,
quoique François Acremen en fust encoupéz, que pour les mors ossi de sire
Simon Bette et sire Gisebrest Grute et de pluiseurs autrez, que il avoit fait,
la guerre durant, ocire et decoller en sa presence. Sy en ot colacion
a François Acremen, et li demanda:

"François, quelle est vostre entente? De
moréz vous en ceste ville de Gand?" "Oil, par m’arme," respondy François; "monsigneur
de Bourgongne le voelt, et vous savéz que par les poins et articlez de la
pais tout est pardonné." "Ha! François," respondy Pietrez, "vous ne l’entendés pas
bien. Je croy assés que monsigneur de Bourgongne ne voelt que bien et loiauté,
et tout li officiier de Flandrez, mais il y a des grans hainez couvertez
dedens Gand sur nous et qui se descouveront temprement. Se chi
demorons, je fay doubte que nous ne comparons les mors dou signeur
de Harsellez, de Simon Bette et de Ghisebrest Grute et de pluisseurs pb 222 r

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