The Online Froissart

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repentoit trop fort, quelque pais que il euist juret ne donnet as Gantois,
que il ne l’avoit toudis bien fait garder. Si escrisoit souvent a ceulx de
Gaind et mandoit que on li rendesist, ou il leur feroit guerre si cruelle
que a tous jours il s’en sentiroient. Chil de Gaind nullement ne le voloient
avoer che fait que il euissent le pais brissié. Finablement, aucunez bonnez
gens de Gaind, rice homme et sage homme, qui ne voloient que bien et pais, a
lerent tant au devant de ces besongnez, tels que Jehans de le Faucille, sire
Ghisebrest de Grute et sire Simons Bette et pluiseurs autres, que le XIIe jour
de march, chil qui estoient en le ville d’Audenarde s’en partirent, et fu ren
due as gens dou conte. Et parmy tant, pour apaissier le conte, Jehans Prou
niaulx estoit banis de Gaind et de Flandrez. Pour ce estoit devissé en
sa banissure que il estoit alléz prendre Audenarde sans le sceu de chiaulx
de

Gaind. Et estoient banit de la conté de Flandrez a tousjours et sans
rapiel messires Phelipprez de Maminez, messires Oliviers d’Auterive, ly Gallois
de Maminez, ly bastars de Windingnez et tout cil qui avoient esté a
decopper lez navieurs bourgois de Gaind. Et parmy ces banissurez s’apai
ssoient ly une partie et li autre. Si vuidierent tout Flandrez. Et vint Jehans
Prouniaux demorer a Ath en Braibant, qui siet en le conté de Haynnau. Messires
Phelipprez de Maminez vint a Valen

chiennez, mais, quant cil de Gaind le seurent,
il esploitierent tant deviers les prouvos et jurés de Valenchiennez. Et
estoit pour che tamps prouvos Jehans Partis, qui bellement et doucement
en fist partir le chevalier. Et issi de la ville de son bon gre, et s’en vint demorer
a Warlaing daléz Douay, et la se tint tant que il oÿ autrez nouvellez.
Et li autre chevalier et escuier vuidierent Flandrez et allerent en Braibant
ou ailleurs tant ossi que il oirent autrez nouvellez.
SHF 2-133 sync Sitos que li contez de Flandrez fu revenus en posession de le ville de
Audenarde, il manda ouvriers a force et le fist remparer, portes,
tours et murs, plus fort que devant, et relever tous lez fosséz. Che sa
voient bien li Gantois que li contez y faissoit ouvrer, mais nul semblant
n’en faissoient, car il ne voloient point estre repris de enfraindre le
pais, et dissoient ly fol et li outrageus: "Laissons ouvrer: se Audenarde
estoit toute d’achier, se ne poroit elle durer contre nous, quant nous
voldrons." Et quoi que il y euist adonc pais en Flandrez, li contez
estoit en

soupechon et en doubte toudis de chiaulx de Gaind, car tous
lez jours on li rapportoit durez nouvellez, et cil de Gaind enssy
dou conte, et n’estoient miez bien asseguret. Jehans de le Faucille s’en vint pb 35 r

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