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Nostre Seigneur mil IIIC IIIIXX et I, ou mois
de juing. Et fut porté en l’eglise des Cor
deliers en la ville de Valenchiennes

et la fut ensepvely daléz messire Jehan
de Haynau, son tayon
. ¶ Or fut conte
messire Guillemme de Bloix, son frere, et tint
touttes les terres par droitte hoirye et suc
cessions que ses deux freres avoyent tenu
es tant en Franche comme en Picardye, en
Haynau, en Holande, en Zelande avecq la
ditte contee de Bloix.
Ne sçay quans ans aprés chelle damme
moru quy avoit esté femme au conte
Jehan de Bloix. Sy demoura sa seur, la
duccesse de Jullers, paisiblement duchesse
de Guerldres
. SHF 3-226 sync Or estoit ordonné par l’a
cord des paÿs et a la requeste des chevaliers
et des bonnes villes de la ducee de
Guerldres qu’ilz eussent a seigneur messire
Guillemme de Jullers, ainsné filz ad au
duc de Jullers, car la terre luy retour
noit par droitte succession de ses oncles.
Et ja a cheste instanche luy avoyent
le duc Aubert et la duccesse, sa femme,
donnee et acordee leur fille. Laquelle
avoit eu espousé messire Edouward de
Guerldres
. Ainsy demoura la damme,
fille au conte de Haynau, duccesse de
Guerldres
. Et au jour qu’elle espousa
le duc de Guerldres, filz au duc de Julers,
ilz estoyent eulx deux ausques d’ung eage
pour quoy le maryage en estoit plus
bel. Sy se tint le jenne duc de Guerl
dres en son paÿs. Et tant plus crois
soit en eage et plus amoit les armes,
les joustes, les tournoix et les esbatemens.
Et eubt tousjours le cuer plus angl
oix que franchoix. Et bien le monstra
tant q comme il vesquy. Car il tint tous
jours le maltalent que ses predices
seurs avoyent tenu a la ducee de Brai
bant
. Et queroit tousjours occasion
et cautelle comment il peust avoir la
guerre pour deux raisons. L’une estoit
qu’il s’estoit alyéz de foy et de homage
au roy Richard d’Angleterre. L’autre es
toit que le duc Vinchelant de Boesme,
duch de Luxembourch et de Braibant
,
avoit racheté au conte de Mours, ung

moult hault baron d’Alemaigne, les troix
chasteaulx dessus nomméz. Et encore les
vous nommeray pour mieulx retenir la
matiere, Sangech, Buch et Mille oultre
la Meuse sur la terre de Faucquemont
.
Desquelz chasteaulx anchyennement le
duc de Guerldres avoit esté seigneur et
heritier. Et pour ce desplaisoit il gran
dement au jenne duc Guillemme de Ju
lers, duc de Guerldres, quy ne pouoit
retourner a son heritage. Et tant que
le duc Vinchelant de Braibant vesquy,
il n’en fist nul samblant. Or vous diray
comment il en estoit advenu afin que la
matiere soit plus clere.
Comment les chasteaulx de Gaugech,
Buch et Mille
vindrent au duc de Bray
bant
. Et comment le duc de Julers sous
tenoit les Linfars en son paÿs quy des
roboyent touttes manieres de gens.
Et du grand mandement que le
duc de Braibant fist pour aler en Julers.
Lequel duc y fut desconfy. LXXVIe chapitre.
Advenu estoit que le duc Renauld
de Guerldres, cousin germain
au prinche de Galles, avoit en
son temps engagyé les troix chastyaulx
dessus nomméz pour une somme de flourins
a ung grant baron d’Alemaigne quy s’ap
pelloit le conte de Mours. Che conte
tint ches chastyaulx ung espace de temps.
Et quand il veÿ qu’on ne luy rendoit point
son argent que sus il avoit presté, il s’en
merancolya et envoya souffisamment so
mer le duc Renauld de Guerldres. Che
duc Renauld de Guerldres n’en fist compte
car il n’avoit de quoy racheter. Car
les seigneurs n’ont mye tousjours ar
gent quand il leur besongne. Quand
le conte de Mours veÿ che, il s’en vint
au duc de Braibant et traicta devers
luy pour en avoir l’argent. Le duc y
entendi volentiers pour tant que ches
chastyaulx marchissoyent a la terre
de Fauquemont
, de laquelle terre il
estoit seigneur. Car trop voulentiers
che duc augmentoit son heritage comme
chelluy qui bien cuidoit sourvivre
madamme Jehanne de Braibant, sa
femme
, et se mist en la possession des pb 151 r