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pb 238 v

qui en Poitou estoient assembléz comme
dit est jusques a VIIIC lances et IIIIC
archiers. Lors se trairent ensemble a
conseil pour savoir comment ilz se main
tenroient car ilz se veoient en grant peril
et ne se savoient loyaument en qui fier.
Si distrent la les chevaliers et les barons
de Poitou une parole pour asseurer les
Englois : "Certes seigneurs, ce nous des
plaist grandement que amender ne
pouons que les choses se portent ainsy
en ce paÿs. Et soyéz certain que tant que
nous pourrons durer et qu’il ara maison
ne fort en Poitou ou nous puissions traire
nous serons tousjours bons et loyaux
envers nostre naturel seigneur le roy d’En
gleterre et envers vous." Adont respon
dirent les chevaliers englois qui la
estoient : "Nous nous y affions bien et
aussi jusques au mourir vous nous trou
verréz compaignons et amis." La eut
sur les champs grans parlemens si que
tout consideré, il fu conseillié que Poitevins
se traissent d’un léz et les Englois d’autre.
Si se departirent la endroit moult
amiablement l’un de l’autre. Les Poi
tevins, c’est assavoir les seigneurs de
Partenay, de Tors et de Roussillon, mes
seigneurs Aimery de Rochouart, Jehan
d’Angle, Loÿs de Harecourt, Perceval de
Couloingne cappitaine de Thouars, Hugue
Brione, Regnaut de Thouars, Guillaume de
Cimpingnach, Jaques de Surgieres et
les autres chevaliers prindrent le che
min de Thouars. Et les Englois loist as
savoir messeigneurs Jehan d’Ewrues,
Richart de Pontchardon, Thomas de Persi,
Dagorisses, Gieufroy d’Argenton, Mahieu
Fouque, Thomas de Gournay, Gautier
Huet, Jehan Cresuelle et les autres prindrent
le chemin de Niorth ou ilz cuidierent
entrer sans arrest. Mais quant ilz y
parvindrent, ilz trouverent les portes
closes et les pons levéz et leur distrent
ceulx de la ville que point n’y entreroient.
Lors se trairent ensemble a conseil ces
seigneurs d’Engleterre et distrent que
ce ne faisoit mie a souffrir, si se mistrent
en bon arroy et assaillirent la ville de

grant voulenté. Et ceulx dedens se defen
dirent mais il n’y avoit dedens nul gen
tilhomme fors que villains qui ne savoient
que c’estoit de guerroier, si furent conquiz
des Englois. Et s’ilz se peussent estre tenu
jusques a vespre, ilz eussent esté confortéz
grandement car le connestable y devoit
envoier Thibaut du Pont atout IIC com
batans pour eulx refreschir. Touteffois
ilz n’y vindrent point car la ville fu
prise d’assault et toute robee et occiz grant
foison d’ommes et de femmmes. Et se tindrent
la les Englois pour mieulx entendre des
nouvelles. SHF 1A-700 sync Comment les François
prindrent le Captal de Bues devant
Subise et desconfirent les siens.
En ce terme que les Englois se
tenoient a Niorth et que bon
nement ne s’osoient departir d’ensemble,
arriva devant La Rochelle Yvain de
Galles en la compaignie de l’amiral
du roy Henry d’Espaigne, damp Rodigo
de Roux qui avoit XIIII frosses nefs
et VIII gallees toutes chargees de gens
d’armes et de pourveances. Si se mistrent
devant la ville de La Rochelle par maniere
de siege, si que riens n’y pouoit entrer
ne yssir fors que a dangier. Et dont ceulx
de La Rochelle, qui n’estoient point asseur,
traittierent quoiement devers Yvain
de Galles et l’amiral d’Espaigne et
furent d’accort que ceulx dedens ne
ceulx dehors ne mefferoient riens
l’un a l’autre. Mais toudiz se tenoient
les Espaignols et les François a l’autre
devant La Rochelle et avoient leurs
espies sur le paÿs de Poitou et de Sain
tonge assavoir quelle chose on y
faisoit. Adont estoit cappitaine du
chastel de La Rochelle I escuier englois
appellé Phelippe Mansiel.
Le connestable de France, qui se
tenoit a Poitiers, envoia devant
le chastel de Subise le seigneur de Pons
et Thibaut du Pont a IIIC lances que
uns que autres. Subise est un fort
chastel seant sur la mer, droit sur la
bouche de la Charente ainsi quelle se
fiert en mer. SHF 1A-701 sync Si estoit la dame de Subise de dedenspb 239 r

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