The Online Froissart

Facsimile mode Settings Browse | Collate

pb 250 r

En ce temps se fist un eschange
de bellez terres que le connestable
de France et messire Olivier de Mauny avoient
en Espaigne que le roy Henry leur avoit
donné pour les beaux services qu’ilz lui
avoient fais. Et donna le connestable sa
terre de Surie en Castille pour le conte de
Pennebroch, qui fu pris a La Rochelle. Et
messire Olivier de Mauni sa terre de Grece
pour messeigneurs Guichart d’Angle, Guillaume
d’Angle son nepveu, Othe de Grantson, Jehan
de Griveres et Tannaibouton. Entretant
se commença a entamer un traitié entre
les ducs d’Anjou et de Lencastre par la
promotion des II prelas dessus dis. Si
furent par le duc de Lencastre envoié a
Pierregorth sur asseurances devers le duc
d’Anjou, qui se tenoit comme roy regent
es marches pardela le seigneur d’Aubeterre,
le Chanoine de Robersarth, messeigneurs
Guillaume Hellimay et Thomas Douville. Et
fu un respit accordé entre ces seigneurs
et leurs aidans jusques au derrain jour
d’aoust. Et se devoient les deux ducs estre
a l’entree de septembre es marches de
Picardie, le duc d’Anjou a Saint Omer
et le duc de Lencastre a Calais. SHF 1A-752 sync Aprés ces
treves le VIIe jour de juillet, les ducs
de Lencastre et de Bretaigne, les contes de
Warvich, de Sufforch et de Stanfort, les
seigneurs le Despensier et de Willebi, le
Chanoine de Robersarth, messire Henri de
Persi, les seigneurs de Ros, de Manne et
tous les autres seigneurs et chevaliers
se partirent de Bourdeaux et retournerent
en Engleterre. Quant les cappitaines
de Bicerel, messeigneurs Jehan Appers
et Jehan de Cornuaille, eurent tenu la
forteresse environ I an contre les François,
qui y estoient a siege qui durement les
avoient constrains et ilz virent que point
de secours n’aroient et que leurs pour
veances commencoient a faillir, ilz eurent
conseil l’un par l’autre qu’ilz se mettroient
en composition. Si traittierent devers les
seigneurs de Hambue, de Scoteville, de
Blanville, de Fraiville et les barons de
Normandie qui la estoient tout lassé de
avoir tenu si longuement le siege, mais

ilz ne vouldrent faire nul traitié sans
le sceu du roy de France. Lequel s’acorda
a ce que se le duc de Bretaigne personnelment
dedens le jour de Toussains prouchain venan
ne feust si fort devant Biecerel que pour
lever le siege, ceulx dedens se mettroient
en composition et de ce baillierent hostages.
Le dit conte de Pennebroch fu raençonne
a VIXX mille frans de France et en firent
leur debte envers monseigneur Bertrain Claquin
les Lombars de Bruges a paier quant il
seroit livre sain et haitié en la ville de
Calais. Si chevauça le conte sur le conduit
du connestable par le royaume de France
tant que fieures et maladies le prindrent
sur le chemin. Et gint en litiere jusques
a la cité d’Arras. La se agreva tellement
qu’il s’acoucha du tout au lit et y mouru.
Ainsi perdy le connestable son argent et
demoura du conte de Pennebroch et de
madame Anne, sa femme, qui avoit esté fille
a monseigneur Gautier de Mauny un beau filz
qui adont avoit II ans. Messire
Guichart d’Angle fina ainsi que je vous
diray, vous savéz que le sire de Roye
estoit prisonnier en Engleterre laquel
avoit une seule fille qui devoit estre hiretiere
de son pere. Si se fist un traitié des amis
du dit seigneur de Roie envers monseigneur Olivier
de Mauny, I chevalier de Bretaigne et
nepveu a monseigneur Bertrain Claquin qu’il
delivrast hors d’Engleterre le dit seigneur de
Roye par eschange pour un de ses prison
niers et il aroit la fille du baron de
Roye a femme qui estoit de grant linaige.
Lors envoia messire Olivier de Mauny
devers le roy d’Engleterre pour savoir lequel
des chevaliers qu’il amoit plus a ravoit
pour le seigneur de Roie. Le roy s’enclina
plus a monseigneur Guichart d’Angle, si renvoia
le seigneur quitte et delivré en France.
Et messire Guichart fu aussi delivré. Et
messire Olivier de Mauny espousa la fille
du seigneur de Roye. Depuis se remaria
ce seigneur de Roye a la fille du seigneur
de Ville et de Floion en Haynau. Et les
autres chevaliers le sire de Tannaibouton
et messeigneurs Othes de Grantson et
Jehan de Gruieres se mistrent a finance pb 250 v

Display By:	Folio Manuscript Chapter SHF Chapter

Manuscript:
Navigate By:	Folios Manuscript Chapters Edition Chapters Printed Editions
Go To:

Return to Manuscript

Facsimile	Manuscripts are displayed with a layout and visual style which reflects the original manuscript as closely as possible.
Edition	Manuscripts are displayed in a more readable style resembling a modern edition.
Synchronise by word	Every collated word becomes a link. Clicking on a word will synchronise all open manuscripts to that word.
DMF	With this setting, every word becomes a link to the online Dictionnaire du Moyen Français (DMF). Clicking on a word opens a window listing relevant entries on the DMF website.

Horizontal	Viewing windows extend horizontally across the page.
Vertical	Viewing windows extend vertically down the page.