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pb 265 v

de Paris ou il avoit trop sejourné
et retourneroit en son paÿs et
se tourneroit englois, car mieux
ou courage lui plaisoit le service
du roy d’Engleterre que du roy
de France. Si fist entendant a
tous ceulx dont il avoit la con
gnoissance, excepté a son conseil
qu’il estoit dehaitiés. Si monta
un soir a cheval lui troisieme tant
seulement

tous descongneus
et se parti de Paris et chevau
ça devers son paÿs. Ses gens
petit a petit le suivoient. Tant
exploita par ses journees qu’il
vint a Bordeaux. Si trouva la
messire Jehan de Nuefville senes
chal de Bordeaux, a qui il recor
da son avenue. Si se tourna
englois et dist qu’il avoit plus
chier a mentir sa foy devers
le roy de France, que envers
son naturel seigneur le roy
d’Engleterre. Ainsi demoura le
seigneur de Moncident englois
tant comme il vesqui, de quoy
le duc d’Anjou fu moult cour
rouciés, et dist bien et jura
que se jamais le tenoit, il lui
feroit oster la teste. De ce estoit
le seigneur de Moncident tout
informéz et aviséz. Si se gardoit
du mieulx qu’il pouvoit. SHF 2-84 sync La mort
du seigneur de Lagurant, Gascoing,
qui faisoit guerre françoise, par
Bernart Conrat qui depar le roy d’Engleterre
gardoit la forteresse de Cavillat. IIe chapitre.
Encore se tenoit le seigneur
de Lagurant françois,

lequel estoit un moult appert
chevalier, et faisoit plusieurs contraires
en la terre des seigneurs re
tournéz englois qui a lui mar
chissoient, telz que le seigneur
de Moncident, le seigneur de
Rosem et le seigneur de Duras.
De quoy ces III chevaliers estoient
moult courrouciés et metoient
grant paine a ce qu’ilz le peussent
occire ou faire occire, car il
leur estoit trop fort ennemy.
Le sire de Lagurant estoit un
chevalier de grant voulenté
si chevauçoit un jour, et avoit
en sa compaignie environ XL
lances, et vint asséz pres

de
une garnison en clesse que on
dist Cavillat, qui estoit de l’eri
tage du Captal de Bues et a
son frere. Si fist une embusche
de ses gens en un boys et leur
dist : "Demouréz cy. Je vueil aler
tout seul courir devant ce fort
pour savoir se nul sauldra hors
contre nous." Ses gens demou
rerent. Il chevauça oultre
monté sur fleur de coursier
et vint devant les barrieres de
Cavillat et parla aux gardes
et demanda : "Ou est Bernart
Conrat, vostre cappitaine ? Dittes
lui que le seigneur de Lagurant
lui demande unes joustes. Il est
bien si bon homme d’armes et
si vaillant qu’il ne le refusera
pas pour l’amour de sa dame,
et se il le refuse, il lui tournera
a grant blasme, et diray parpb 266 r

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