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vous y vueilliés paine mettre a pourchacier
son accort pour nostre paix et honneur et nous
y mettrons paine avec vous a nostre loyal
pouoir." Le roy englois fu tout confus quant
il oÿ ce rapport et bien lui sembla que ce
fu un detriement et bien pensoit que ce
venoit de l’avis du duc de Braibant son
cousin, plus que des autres. Toutesvoies
il considera asséz qu’il n’en aroit autre chose
et que le courroucier ne lui pouoit riens
valoir. Si en fist meilleur semblant qu’il
pot par emprunt et leur dist : "Certes, sei
gneurs, je n’estoie mie avisé de ce point et
se plus tost en fusse avisé, je en eusse vou
lentiers usé par vostre conseil et encore vueil
faire. Si m’en aidiés a conseillier selon ce
que je sui deça la mer en estrange paÿs
apasséz et si y ay longuement sejourné
et a grans frais si m’en vueilliés donner
bon conseil pour vostre honneur et pour
la mienne. Car sachiés se j’ay en ce cas nul
blasme vous n’y pouéz avoir nulle honeur."
SHF 1-68 sync Longue chose seroit a racompter
tous leurs consauls et toutes leurs
paroles. Acordé fu par eulx en la parfin que
le marquis de Julliers yroit parler a
l’empereur et yroient des chevaliers et
des clers du roy avec lui et du conseil du
duc de Guerles aussi et feroient la besoin
gne a la meilleur foy qu’ilz pourroient.
Mais le duc de Braibant n’y voult point
envoier mais il presta le chastel de Lou
vaing au roy pour demourer, s’il lui
plaisoit, jusques a l’esté. Car le roy leur
avoit bien dit que nullement ne retour
neroit en Engleterre car honte et vergoi
gne lui feroit s’il retournoit sans avoir
fait partie de son emprise, de quoy se grant
fame estoit se la defaute n’en demouroit
en eulx. Et leur dist qu’il manderoit la
joenne royne sa femme et tenroit leur hostel
ou chastel de Louvaing puisque le duc
son cousin lui avoit offert. Ainsi se departi
ce parlement et creantierent tous ces seig
neurs l’un en la presence de l’autre, que jamais
ne querroient nulle excusance ne detrie
ment que de la feste saint Jehan Baptiste
qui seroit l’an mil CCC XXXIX en avant
ilz seroient ennemiz au roy Phelippe

de France et seroit chascun appareillié ainsi
que promiz avoit. Chascun en ala en son
lieu. Le marquis de Julliers mut a toute
sa compaignie pour aler vers l’empereur
si le trouverent a Floreberg. Pourquoy
feroye long compte de leurs paroles ne
de leurs requestes? Je ne les saroie raconter
toutes entierement car je n’y fuz mie. Mais
le dit marquis de Julliers parla se graci
eusement a monseigneur Loÿs de Baviere, empereur
de Romme pour le temps, qu’ilz firent toutes
leurs besoingnes et ce pourquoy ilz estoient
la aléz. Et y rendy madame Marguerite
de Hainau, sa femme, moult grant paine. Et
fu adont le marquis de Julliers, qui en de
vant estoit conte de Julliers. Et le duc de
Guerles, qui estoit appelléz conte, fait duc
de Guerles et l’empetrerent cest augmen
tation de nom ses gens qui la estoient. Et
aussi l’empereur donna commission a quatre
chevaliers et a II clers de droit qui estoient de
son conseil et pouoir de faire le roy Edouart
son vicaire par tout l’Empire et lui donna
grace par quoy il peust faire monnoie d’or
et d’argent ou nom de lui et commandement
que chascun de ses subgiés obeist a lui comme
au vicaire et comme a lui meismes. Et de
ce pristrent les dessus dis instrumens
publiques conferméz et seelléz souffisamment de
l’empereur. Quant le dit marquis de Julliers
ot fait toutes ses besoignes il et sa com
paignie se mistrent en retour. SHF 1-69 sync Com
ment le roy David d’Escoce vint a Paris
devers le roy Phelippe. En ce temps
le joenne roy David d’Escoce, qui avoit
perdu grant partie de son royaume et ne
le pouoit recouvrer pour l’effort du roy
englois, son serourge, se party d’Escoce pri
veement a petite mesgnie avec la royne
sa femme et se mistrent en mer si arriverent
a Bouloingne et puis firent tant qu’ilz
vindrent en France et droitement a Paris
ou le roy Phelippe se tenoit pour le temps, at
tendant tous les jours que deffiances
lui venissent du roy englois et des seigneurs
de l’Empire selon ce qu’il estoit enformé.
De la venue du roy d’Escoce fu le roy de France
moult resjoy et le conjoy et festoia gran
dement pour tant qu’il en attendoit avoir pb 27 v

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