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hieu et ses freres guerpirent la vil
le de Gand et se traïrent devers le
conte, et Jehan Lion et les Blans Cha
perons se partirent du Marchié aux
Devenres et alerent devers les mai
sons de Guisebrecht et ses freres
pour les occire, mais ilz s’estoient
ja absentéz, et dont Jehan Lion a
bandonna tout le leur a ses com
paignons, lors furent leurs
maisons fustees que riens n’y de
moura et puis furent abatues.
Quant ilz orent ce fait, ilz se re
traïrent a leurs hostelz, et depuis ce
quant ilz aloient par les rues
ilz estoient en si grans routes que
nul ne leur aloit audevant et disoit
on qu’ilz avoient aliances a au
cuns eschevins et riches hommes
de Gand. Les Freres Meneurs de
Gand prindrent le corps Rogier
d’Auterive et l’ensevelirent en leur
eglise. SHF 2M-110 sync De ceste avenue furent do
lens plusieurs sages et les riches de
Gand, mais il n’estoit nul qui osast
corrigier ceulx qui avoient fait cest
oultrage. Jehan de la Faucille,
qui estoit moult renommés en la ville
et sages tenus, se parti coiement
de Gand et vint en une belle maison
qu’il avoit au dehors de la ville, et
se faint estre malade. SHF 2M-111 sync Les notables
hommes de Gand s’assemblerent a
conseil et

appellerent avec eulx
Jehan Lion et les capitaines des
Blans Chaperons, autrement n’en
eussent riens osé faire. A ce conseil
furent plusieurs choses dites. Finablement
ordonnerent de commun accort qu’ilz

envoieroient XII hommes notables
et sages si comme ilz firent devers
le conte a Male deléz Bruges. Ces
XII bourgois trouverent a l’aprochier
le conte moult courrouciés sur
ceulx de Gand si lui crierent mercy
a jointes mains et lui promistrent
que cest oultrage seroit ou temps
avenir amendé sur ceulx qui l’avoi
ent fait. Tant firent que le conte
refrena grandement son ire, avec
les bons moyens qu’ilz orent, que
la chose fu mise sur une maniere
de paix. SHF 2M-112 sync Or diray de Jehan Lion, qui
estoit a Gand. Il pensa qu’il avoit
tant courroucié le conte que combien
qu’il peust par dissimulation venir
a paix, il couvendroit qu’il en mou
rust. Si avoit plus chier a tout
honnir puis que commencié avoit
que d’estre en peril de mort tous
les jours. Il appella les souverains
des Blans Chaperons et tous les
mestiers de Gand, lesquelx il avoit
mieux de son accort et leur dist :
"Seigneurs, nous ne savons que noz
gens rapporteront du conte ou paix
ou guerre, si seroit bon que nous
eussions regardé de quelz gens nous
nous pourrions aidier se nous avions
la guerre, et que entre vous dixeniers
de tel mestier et de tel feissiés de
main venir sur les champs une
quantité de voz gens pour veoir
comment ilz sont arméz. Il se fait
bon aviser avant que on soit sur
pris." Ce conseil fu tenu, a l’endemain
yssirent par la Porte de Bruges VIIM
hommes bien arméz en un beau plain pb 282 v

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