The Online Froissart

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de Bourgoingne. Pour ce avoient les Gantois
envoiés lettres devers le roy en disant
qu’ilz ne vouloient au roy que amour
et service, et que ce qu’ilz faisoient
n’estoit fors pour soustenir leurs fran
chises, lesquelles leur sire qui leur es
toit trop cruel, leur vouloit abatre.
Le roy moiennement s’enclinoit asséz
a eulx. Aussi faisoit le duc d’Anjou,
car le conte quoyqu’il fust leur
cousin n’estoit mie bien en leur grace
pour la cause du duc de Bretaigne
qu’il avoit tenu en Flandres contre
leur voulenté. Pape Clement disoit
que Dieu envoioit ceste verge au
conte pour tant qu’il lui avoit
esté contraire. SHF 2M-137 sync

Le trespassement de
messire Bertram de Claquin. XXXIe.
En ce temps se tenoit le connes
table de France en Auvergne
messires Bertram de Claquin a grans
gens d’armes et tenoit siege devant
Chastelnuef de Randon a III lieues
de la cité de Mede et a IIII lieues
du Puy et avoit enclos en ce chas
tel Englois et Gascoings ennemis
au royaume de France qui estoient
yssus hors de Limosin, et y
avoit livré plusieurs assauls et jura
que de la ne se partiroit si auroit
le chastel. La prist une maladie
au connestable de laquelle il acoucha
au lit et en mouru, et ce jour se
rendy le chastel et s’en ralerent
ceulx qui le tenoient en Limosin en
la garnison de Caluisel et de Ventadour.
Le corps du connestable fu portéz
en l’eglise des Cordeliers au Puy en

Auvergne et la fu une nuit. L’ende
main on l’embausma et fu mis en
un sarqueu et apportéz a Saint
Denis en France et la fu enseveliz
aux piés de la tombe du roy Char
les de France. Le roy lui fist faire
son obseque a Saint Denis et y furent
tous ses III freres et les nobles du
royaume de France. Lors voult
le roy que le sire de Coucy fust garde
de toute Picardie et lui donna la
terre de Mortaigne qui est un bel
heritage seant entre Tournay et
Valenciennes et vouloit encore le
roy qu’il fust connestable, mais il
dist que messire Olivier de Cliçon en
estoit mieulx tailliés. SHF 2M-138 sync

Comment le
conte de Bouquinhen mist sus une
armee pour chevaucier parmy le
royaume de France et venir en
Bretaigne. Le XXXIIe chapitre.
Vous avéz bien oy recorder
comment messire Jehan d’Aron
del et son armee qui devoient venir
en Bretaigne perirent en mer, si fu
le duc de Bretaigne esmerveilliés
qu’il ne lui venoit nul secours
d’Engleterre, car il estoit forment
guerroié du seigneur de Cliçon,
du seigneur de Laval, du seigneur
de Rochefort et des François qui se
tenoient sur les frontieres de son
paÿs. Si envoia le duc en Engleterre
le seigneur de Beaumanoir et messire
Eustace de la Houssoie, lesquelx
vindrent a Londres environ la
Penthecouste l’an mil IIIC IIIIXX.
SHF 2M-139 sync Lors fu ordonné du roy Richart pb 287 v

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