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et jousta l’escuiers françois a la plai
sance du conte de Bouquinghen tres
bien, et l’Englois fery le François
trop bas en la cuisse tant que le
fer passa oultre. De ce qu’il le prist
si bas furent les Englois courrouciéz
et disoient que c’estoit mal honno
rablement jousté. Depuis ferirent
les III coups d’espees chascun les
siens. Adont dist le conte de Bou
quinhen qu’ilz n’en feïssent plus
car il veoit l’escuier françois trop
fort seignier. Lors fu le François
desarméz et remuéz, et lui envoia
le conte de Bouquinghen par un
heraut en son logis C frans et lui
mandoit qu’il s’estoit bien acquittéz,
et retourna le François es gar
nisons françoises. SHF 2M-165 sync

Comment le roy
de France s’acoucha au lit de la
mort et des ordonnances qu’il fist
lors a Paris. Le XXXIIIIe chapitre.
Vous savéz comment le roy
Charles de France, qui se tenoit
a Paris, traitoit quoiement devers
les bonnes villes de Bretaigne afin
qu’ilz ne se ouvrissent aux Englois,
et aussi les bonnes villes vouloient
que on leur envoiast des gens
d’armes pour eulx aidier a garder
de ce avoit le roy enchargié ses
gens. De tous ces traittiés estoit
aussi comme tout souverain messire
Jehan de Bueil depar le duc
d’Anjou qui se tenoit a Angiers.
Le duc de Bourgoingne se tenoit
en la cité du Mans. Par toutes
les villes et chasteaux de la en
viron se tenoient le duc de Bour

goingne, le duc de Lorraine, le
duc de Bar, le conte d’Eu, le sire
de Coucy et tant de gens d’armes
qu’ilz estoient bien VIM et disoient
bien voulsist le roy ou non qu’il
les combateroient ainçois qu’ilz
eussent passé la riviere de Sar
tre qui depart le Maine et An
jou. En ce temps prist une ma
ladie au roy de France, de laquele
il vit bien qu’il lui couvenoit
mourir en briefs jours, car le
roy de Navarre du temps que ce
roy Charles estoit duc de Norman
die le voult empoisonner et reçut
le roy Charles le venin, et fu si
avant menéz que tous les che
veux du chief lui cheurent et
les ongles des piés et des mains
et devint aussi sec que un baston
et n’y trouvoit on point de reme
de. Son oncle l’empereur de Rome
oÿ parler de sa maladie, si lui
envoia hastivement un maistre
medicin qu’il avoit emprés lui
le meilleur du monde si comme
on veoit par ses euvres. Quant
cil fu venu en France, il dist
qu’il estoit empoisonnéz et en
grant peril de mort. Si

fist en
lui adont la plus belle cure du
monde et dont on eust encore
oy parler, car il amorty tout
ou en partie le venin qu’il avoit
pris et receu sur lui, et lui
fist recouvrer cheveux et ongles
et santé et le remist en point
et force d’omme parmy tant que
ce venin petit a petit lui yssoit pb 290 v

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