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pb 295 r

et Janequin Cloton, Englois. SHF 2M-187 sync Cestui
Janequin estoit deliéz et menus de
membres, si desplaisoit au conte
de ce qu’il avoit a faire a un si renom
mé homme d’armes, touteffois ces
deux vindrent l’un sur l’autre as
prement, mais l’Englois fu en
poussant getté a terre durement.
Si dist le conte : "Ilz ne sont pas
pareil ensemble." Et quant Jehan
de Chastelmorant vit qu’il n’en
feroit plus, il dist aux Englois :
"Seigneurs, s’il

vous semble que vostre
escuier soit trop menus contre moy
si m’en bailliés un autre a vostre
plaisir." SHF 2M-188 sync Adont s’ala armer messire
Guillaume de Ferinton, Englois, et
vint contre Jehan de Chastelmorant
et devoient de courses venir de
pié l’un contre l’autre et assir les
glaives entre les IIII membres.
Autrement a prendre estoit villeine.
Jehan de Chastelmorant assena le
chevalier gentement et lui donna
grant horion ensemble emmy la
poitrine, tant que messire Guillaume
fleschi et lui failli le pié I petit.
Il tenoit son glaive roide devant
lui a deux mains, si le baissa
car amender ne le pot, et courut
Jehan de Chastelmorant bas es cuisses
et lui perça la cuisse, que le fer
passa tout oultre une poignee.
Jehan de Chastelmorant pour
le coup çancella, mais point ne
chey. Lors distrent les Englois
que c’estoit vilainement poussé.
Le chevalier dist qu’il lui desplaisoit

et se Dieu lui aidast, il ne l’avoit
peu amender, car il clicha du pié
pour le grant pous que Jehan
de Chastelmorant lui avoit donné.
Si demoura la chose ainsi. Les
François prindrent congié et reme
nerent en une litiere Jehan de
Chastelmorant jusques au Chas
tel Josselin dont il estoit party,
et fu en grant peril de mort
de ceste navreure. Ainsi se depar
tirent ces fais d’armes, et se re
traÿ chascun en son lieu, les En
glois a Vennes et les François a
Chastel Josselin. SHF 2M-189 sync Comment le conte
de Bouquingen et les Englois
se partirent mal content du duc
de Bretaigne. Le XLIe chapitre.
Aprés ces fais d’armes et par
avant tout l’iver orent
le conte de Bouquingen et les
Englois qui se tenoient en Bretaigne
moult de dommages de dangiers

et de malaises de vivre pour eulz
et leurs chevaux, car les foura
geurs ne trouvoient riens sur
le paÿs, car en ce temps les
granches estoient vuides, et y
avoient les François rendu grant
paine, afin que leurs ennemis
n’eussent aise, et estoient les Fran
çois si puissemment sur les fron
tieres, que les fourageurs englois
n’osoient chevaucier. Ilz vindrent
aux Englois aucuns vivres de
mer des isles de Cornuaille et
de Grenesie et de Wisque, autre
ment eulx et leurs chevaux pb 295 v

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