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pb 332 v

Se ceulz de Gand viennent a leur
entente, ainsi que on espere bien
qu’ilz venront, adont sera il heure
du faire et temps asséz. Ne com
mençons pas chose dont nous nous
puissons repentir." Ce fu Nicolas
le Flamenc qui dist ceste parolle,
et par lequel l’affaire des Pari
siens demoura a faire de cest
oultrage, mais ilz se tenoient
a Paris pourveu de toutes leurs
armeures aussi bonnes et aussi
riches comme se ce feussent
grans seigneurs, et se trouvoient
armé de pié en cap comme droites
gens d’armes plus de XXM et
bien XXXM mailléz, et faisoient
ouvrer les Parisiens nuit et
jour les heaumiers, et achetoient
les harnois de toutes pieces tout
ce que on leur vouloit vendre.
Or regardéz la grant deablie
que ce eust esté, se le roy eust
esté desconfis en Flandres, et la
noble chevalerie qui estoit avec
lui en ce voiage. On puet bien
croire et ymaginer que toute
gentillesse eust esté morte en
France et tant bien es autres paÿs.
Ne la Jaquerie ne fu onques
si grant ne si horrible qu’elle
eust esté, car pareillement a
Rains, a Chaalons en Champaigne
et sur la riviere de Marne les
villains se revelloient et me
naçoient ja les gentilz femmes
et dames et leurs enfans qui
estoient demouréz derriere.
Autretant bien en Orleans, en
Blois, a Rouen, en Normandie

et en Beauvoisin et leur estoit le
deable entré en la teste, ainsi
que vous orréz recorder ensuivant
en l’istoire.

SHF 2M-329 sync Comment ceulx de
Cassel, de Bergues et de plusieurs
autres villes se rendirent au roy
de France. Le IIIIXX IIe chapitre. IIIIXX II
Quant ceulx de la chastel
lenie de Cassel, de Bergues,
de Bourbourc, de Gravelingues,
de Furnes, de Dunkerke, de Po
pringue, de Thorout, de Bailleul
et de Messines entendirent
que ceulx de la ville d’Ipre es
toient tourné françois, toutes
ces villes, chastellenies, baillia
ges et mairies, prindrent
leurs cappitaines et les lierent
bien et fort qu’ilz ne leur eschap
passent, lesquelx Phelippe
d’Artevelle avoit mis et seméz
ou paÿs, et les amenerent
pour complaire au roy et
lui appaisier envers eulx
sur le mont d’Ypre, et lui
distrent criant mercy a
genoulx : "Noble roy, nous
mettons noz corps, noz biens
et les villes ou nous demorons
en vostre obeissance, et pour
moustrer plus a plain le
service et congnoistre que vous
estes nostre sire droiturier, veéz cy
les cappitaines lesquelx Phe
lippe d’Artevelle nous a baillié,
et puisque par force et non
autrement il nous fist obeir
a lui, si en pouéz faire a
vostre plaisir, car ilz nous
ont mené et gouverné a leur pb 333 r

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