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de ceulx qui portoient banieres, et
aussi les escuiers qui amenerent
les chevaux.
Item y ot a apporter les corps
du conte de Flandres et de
la contesse sa femme parmy la
ville de Lisle venant jusques a
l’eglise de Saint Pierre IIIIC hommes
ou environ, tous noirs vestuz, et
portoit chascun des hommes une
torche pour convoier les corps jus
ques a l’eglise de Saint Pierre. Et
ces IIIIC hommes dessus dis tin
drent les torches au lendemain
en l’eglise durant la messe. Et
tous ceulx qui les tenoient estoient
eschevins de bonnes villes ou of
ficiers de l’ostel du conte. Et dist
la messe l’arcevesque de Rains,
et estoit acompaignié de l’evesquez
de Paris
, de l’evesque de Tournay,
de l’evesque de Cambray et de l’eves
que d’Arras
. Et si y furent avec
eulx V abbéz.
Item est assavoir qu’il y
ot en l’eglise obseque un
traviel, auquel il avoit VIIC chan
delles ou environ, chascune d’une
livre pesant. Et sur le traveil
avoit V banieres. Celle du milieu
estoit de Flandres, et la destre
d’Artois, et la senestre au desoubz
de la conté de Bourgoingne, et
la IIIIe de la conté de Nevers,
et la Ve de la conté de Rethel. Et
estoit le traveil armoyés d’un
costé d’escuçons de Flandres, et
au costé senestre, de madame, de

escuçons de Flandres et de Brabant.
Et aval le moustier estoient XIIC
chandelles et XXVI ou environ
pareilles a celles du traveil. Et
n’y avoit dame ne damoiselle depar
monseigneur le duc de Bourgoingne ne de
par madame sa femme, fors la
gouverneresse de Lisle, femme au
gouverneur.
Et y fist on un moult tresbel
disner, et furent delivréz
de tous coustages et frais, tant de
bouche comme aux hostelz, tous
chevaliers et escuiers qui la nuit
et le jour de l’obseque y furent
ensonniéz, et leur furent envoiés
tous les noirs draps de quoy ilz
furent lors vestuz.
Aprés toutes ces choses faites
chascun retourna en son
lieu, et laissa le duc de Bourgoingne
dedens les garnisons de Flandres
et par toutes les villes, chevaliers
et escuiers, quoyque les treves
feussent jurees, accordees et
seellees entre France et Engleterre,
et de tous les paÿs conjoins et
ahers avec eulx. Et se tenoit
chascun sur sa garde. Et puis
retourna le duc de Bourgoigne
en France, et madame sa femme
demoura un terme en Artois.
SHF 2M-407 sync D’une chevaucee que le conte de
Northombrelant et les Englois
firent en Escoce ou temps que
les treves furent accordees entre
France et Engleterre et leurs aliéz.
Le cent quinzieme chapitre. pb 356 v